Des conducteurs d'autocars, dont le métier et touché de plein fouet par la crise sanitaire, ont manifesté ce mercredi 10 dans le centre de Paris. Leur activité est à l’arrêt depuis mars. Ils demandent au gouvernement des précisions sur l’aide annoncée pour le secteur du tourisme.
Ce mercredi matin une cinquantaine d’autocars s’était donné rendez-vous en plein cœur de Paris. A l’appel du collectif « SOS Autocaristes en détresse », une centaine de professionnels franciliens s’est rassemblée pour faire entendre leur mécontentement. Depuis le début de la crise sanitaire, en mars dernier, le secteur est à l’arrêt.
Plus de réservations de la part de groupes de touristes, ni des écoles pour les voyages scolaires, pas de centres de loisirs, ni même des associations. Sans réservations ni perspectives de reprise dans les prochains mois, les autocaristes sont venus défiler pour exprimer leur inquiétude quant à leur avenir. Certaines sociétés, qui dépendent à 100% du tourisme, sont déjà en grande difficulté.
"Nous avons besoin de reconnaissance, nous sommes des autocaristes de tourisme, nous méritons d’être intégrés dans le plan tourisme au même titre que les hôtels, les restaurants, les salles de spectacle. On demande que le chômage partiel soit prolongé jusqu’à la reprise de notre activité, probablement pas avant mars 2021, s'inquiète Ludovic Coimbra, directeur d’une société d’autocars (78) et porte-parole du collectif « SOS autocaristes en détresse ». On aimerait bien avoir une aide telle que celle qu’ont obtenue les autocaristes allemands : 85 euros par véhicule par jour jusqu’à la reprise de l’activité. La reprise de l’activité va être très progressive car on travaille principalement avec des touristes, et en ce moment il n’y en a plus. Idem pour les scolaires, ainsi que les sportifs."
Exonération de charges, chômage partiel, report d'échéances
Les autocaristes s'inquiètent que le plan de sauvetage du tourisme annoncé par le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari ne les concerne pas totalement. Initialement exclus, les cars et bus touristiques avaient finalement été inclus dans le plan de soutien du gouvernement. Permettant ainsi aux entreprises de bénéficier d’une exonération de cotisations sociales sur les mois de mars à juin 2020. Mais les professionnels demandent à pouvoir profiter de l’ensemble des mesures proposées par le gouvernement : exonération de charges, chômage partiel au-delà du mois de juin et prolongation des reports d’échéances bancaires de 6 à 12 mois.
On craint le dépôt de bilan
"On craint le dépôt de bilan. Tant que les restaurants, hôtels et théâtres n’auront pas repris, nous n’aurons pas de travail. Nous avons besoin de ces autres secteurs d’activité, et eux aussi ont besoin de nous. Il y a beaucoup de sociétés qui vont mal car nous n’avons plus de rentrées d’argent depuis le mois de mars, affirme Antonio Faria, directeur d’une société d’autocars (78). Le chômage partiel et le PGE ont aidé, mais il va falloir rembourser et nous avons peur de ne pas avoir les moyens si nous ne travaillons pas."
Ce mercredi, les professionnels avaient prévu de défiler entre la Tour Eiffel et la place de la Concorde. Le cortège a été bloqué au niveau de Cours la Reine dans le VIIIe arrondissement par les forces de l’ordre. Une partie a été redirigé vers la porte de Bercy, une autre vers la porte Dauphine, ont pu constater des journalistes de France 3 Paris Île-de-France présents sur place.
Les autocaristes envisagent une grande manifestation nationale le 15 juin prochain si leurs demandes ne sont pas prises en compte par le gouvernement.