Jacques Chirac et les quartiers populaires

"Le bruit et l'odeur", "la fracture sociale", l' Etat d'urgence, Jean-Louis Borloo au gouvernement... C'est sous le second mandat de Jacques Chirac que les banlieues françaises ont connu leur plus grave crise avec les violences urbaines de 2005.

Le bruit et l'odeur en 1991

Jacques Chirac, alors maire de Paris et président du RPR, prononce ces mots à Orléans le 19 juin 1991 lors d'un discours devant des militants et des sympathisants. Ce discours stigmatise les immigrés et le regroupement familial, que Jacques Chirac a instauré. L'immigration devient un thème de campagne de la droite parlementaire. Jusque-là, chasse gardée de l'extrême droite.
 

La fracture sociale en 1995

La fracture sociale qui "menace l'unité nationale"... C'est dans le livre programme du 10 janvier 1995 du candidat Chirac que l'expression de "fracture sociale" apparaît.
« Dans les banlieues déshéritées règne une terreur molle. Quand trop de jeunes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d'études incertaines, ils finissent par se révolter. Pour l'heure, l'État s'efforce de maintenir l'ordre et le traitement social du chômage évite le pire. Mais jusqu'à quand ? »

En 2003, Chirac utilise à nouveau l'expression lors d'un déplacement à Valenciennes.
« Ces difficultés, ces drames, cette fracture sociale qui menace de s'élargir en une fracture urbaine, ethnique et parfois même religieuse, ne sont pas des fatalités »

Cette expression a suscité un vif espoir dans le quartiers populaires mais dès le mois d'octore 1995, 6 mois après son élection, Jacques Chirac change de politique économique et sociale. Place à la réduction des déficits publics exigée par l'Europe.

Le loi Borloo en 2003

Jean-Louis Borloo entre au gouvernement au lendemain de la réélection de Jacques Chirac en avril 2002. Il est nommé ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine. Plus de 200 quartiers dits sensibles connaissent de graves difficultés sociales et économiques. L'habitat est fortement dégradé et le sentiment d'abandon et de relégation est partagé par beaucoup d'habitants des quartiers.
Jean-Louis Borloo défend un grand plan de rénovation urbaine de 200 quartiers puis devant le succès, l'étend à plus de 400 quartiers en France. Ce plan prévoit dans un premier temps 20 milliards d'euros d'investissements puis finalement 46 milliards d'euros dans les banlieues françaises. C'est la loi Borloo du 1er août 2003 qui prévoit un grand programme de rénovation urbaine. L'ANRU, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine est créée.

Les violences urbaines de 2005

A l'automne 2005, les banlieues françaises s'embrasent. Tout a commencé début 2005 avec des émeutes dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris. La Seine-Saint-Denis est également sous tension. A Aubervilliers un jeune homme en scooter poursuivi par la police se tue. A la Cité des 4000 à la Courneuve, des bandes rivales armées s'affrontent. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, promet de "nettoyer la cité au kärcher". En Octobre 2005, Nicolas Sarkozy parle de "bandes de racailles" lors d'un déplacement à Argenteuil dans le Val d'Oise.

Suite à la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré le 27 octobre 2005, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils cherchaient d’échapper à un contrôle policier, les émeutes débutent à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Elles durent plus de trois semaines s'étendant à toutes les banlieues françaises. Des milliers de voitures ont été brûlées et des commerces saccagés. Une crise difficile à maîtriser pour le Gouvernement de l’époque, qui finalement décide de déclarer l’Etat d’urgence en novembre.
3 personnes trouvent la mort et 3000 personnes sont interpellées.

 
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