Dès demain, ni les crèches, ni les écoles, les collèges ou les lycées n’accueilleront les élèves. C'est le retour de "l'école à la maison". Casse-tête et stress assurés pour certains parents. Il existe néanmoins quelques astuces pour ne pas finir la semaine sur les rotules.
Emmanuel Macron l’a annoncé mercredi dernier, avec le confinement, tous les établissements scolaires seront fermés cette semaine. Voici l'acte 2 de "l’école à la maison", un an après le premier confinement.
L'école à la maison
Pour certains parents, la semaine qui s’annonce est plutôt synonyme de galères. Les longs mois sans école du printemps dernier ont laissé des traces.
4 jours. Seulement 4 jours
Virginie, maman de deux fillettes scolarisées en CM1 et 6e se le répète comme un mantra. "L’école à la maison ne va durer que 4 jours". Mais 4 jours durant lesquels il ne lui sera pas possible de travailler à distance comme elle le fait depuis plusieurs semaines. Difficile pour cette mère de famille de concilier vie familiale et professionnelle. "Et si en plus, je dois endosser la casquette de maîtresse...", souffle-t-elle.
La chasse au portable
Florence, mère de Bertille et Eglantine toutes deux âgées de 13 ans et d'Apolline 16 ans, scolarisées à Paris n'appréhende pas vraiment cette semaine qui s'ouvre demain mardi. Néanmoins, elle se demande si les profs vont jouer le jeu car "ce n’est pas la même chose de faire un cours en distanciel qu’en face d’une classe. Ce n’est pas la même préparation. C'est une charge de travail supplémentaire. Pour moi, cela signifie aussi, des courses supplémentaires à faire, des repas à préparer. Par chance mes enfants travaillent bien mais je vais devoir être très vigilante concernant leur téléphone portable", assure-t-elle.
Je me suis organisée par rapport au premier confinement
Dans cette famille du Val-d'Oise, il y a 3 enfants et un ado. Âgés respectivement de 6, 8, 10 et 15 ans. Leur mère a appris du premier confinement où elle faisait travailler les 3 plus petits ensembles à la table de salon. "Je ne recommencerai pas comme cela. Je vais m’adapter à eux. Ma fille de 8 ans, à part lui faire réciter ses devoirs, elle est autonome, Pour la plus petite, je suis obligée d’être là constamment. Le grand, est habitué à travailler en distanciel mais la motivation n'est pas toujours là", explique-t-elle.
"Nous allons faire comme s'il y avait école. J’impose des horaires. Les enfants vont se lever de bonne heure, prendre leur petit déjeuner, sinon, on ne va pas y arriver."
"Je ne suis pas stressée. Certes je ne travaille pas. Le premier confinement s’est très bien passé. Ce sera une période où l’on est ensemble. L’avantage d’une grande fratrie, c’est qu’ils peuvent s’entraider", affirme-t-elle.
Astuces et conseils
Eux, ils ont fait le choix délibéré de l’instruction en famille depuis longtemps et ont organisé leur vie privée et professionnelle en ce sens. Dans la famille Chupiet-Kedachi, "le matin est consacré au travail scolaire, les après-midis à des activités culturelles, ludiques ou sportives", nous explique Marie-Gabrielle, mère de Lou-Ann et Morgane 14 et 11 ans.
Pour elle, il est important de "laisser du temps libre aux jeux et surtout ne pas culpabiliser même si l’enfant passe plus de temps que normal devant un écran."
La Fédération pour la Liberté du Choix de l’Instruction et des Apprentissages (Félicia) explique être de plus en plus souvent sollicitée pour prodiguer des conseils aux familles obligées de faire l’école à la maison mais souligne "avoir choisi ce mode d’instruction et organisé nos vies familiales et professionnelles afin de pouvoir instruire au mieux nos enfants au sein de la famille. Les familles scolarisantes, elles, se retrouvent de nouveau face à une situation complexe qui leur est imposée par les circonstances".
Dans un texte, la Fédération dit comprendre la difficulté des parents "à gérer les aléas de la motivation de son enfant et de le "canaliser" quand la maison n’est pas le lieu habituel des apprentissages scolaires mais davantage un lieu de détente et de distractions. Difficile également de ne pas "se mettre la pression" avec les exigences de l’école alors qu'une part importante de la responsabilité des résultats est entrée chez vous".
Elle conseille de "garder contact avec le référent de la classe et de lui faire part de vos observations". Mais surtout, il ne faut pas hésiter à l’informer des difficultés rencontrées ou de vos choix pour une méthodologie différente. Et surtout de "laissez du temps à votre enfant ; se faire plaisir en apprenant, profiter des moments partagés sont autant de moyens d'établir un environnement moins stressant pour votre famille. Cette situation est temporaire. Quoiqu'il arrive votre enfant acquerra de nombreuses compétences simplement à votre contact".
Une multitude de sites internet pour tous les âges
Et si l'ennemi numéro 1 des parents, l'écran, était la solution ! Tout savoir sur la conjugaison de l’imparfait en un clip ! Ou tracer des parallèles en géométrie. La plateforme Les Fondamentaux propose des vidéos pour mieux apprendre. Lumni sur France 4 met en place également des programmes pour soutenir la continuité pédagogique à compter de demain mardi 6 avril. Du CP au CM2 le matin et pour le collège l'après-midi.
Le CNED, le Centre national d'enseignement à distance, propose de nombreux outils numériques comme le dispositif "Ma classe à la maison". Le site propose trois plateformes pédagogiques gratuites et conformes aux programmes : école, collège, lycée. On y trouve des séances de cours, des exercirces et des ressources. Pour les élèves au lycée, l'Education nationale propose le site Tactileo.fr
Plus d'infos sur des sites de l'Education nationale comme : Je suis collégien ou lycéen : comment m'organiser entre cours à distance et présentiel ou Je suis parent : comment mon enfant continue-t-il à apprendre en cas d'accueil restreint des élèves ?