Reçus ce matin dès 8 heures par le Président le la République, les représentants religieux ont demandé à François Hollande que les lieux de culte fassent "l'objet d'une plus grande attention, d'une attention soutenue" de la part des autorités en matière de sécurité.
"Nous avons profondément souhaité, les uns et les autres, que nos lieux de culte (juifs, chrétiens, musulmans...) soient l'objet d'une plus grande attention, d'une attention soutenue, puisque même le plus humble des lieux de culte est aussi l'objet d'une agression. " a déclaré Dalil Boubakeur, le recteur de la grande mosquée de Paris, à l'issue d'une rencontre à l'Elysée entre François Hollande et la conférence des représentants des cultes.
Le président de la Fédération protestante de France (FPF), le pasteur François Clavairoly, interrogé par la presse sur le sujet, a confirmé que les représentants des cultes avaient "évoqué" ce sujet avec le chef de l'Etat.
"Beaucoup de choses sont déjà faites, vous le savez, en particulier pour ce qui concerne les lieux de cultes juifs et musulmans dans ce pays, mais aussi pour un certain nombre de lieux symboliques du culte chrétien. Il est évident que d'aller au-delà, c'est-à-dire mettre en place un système devant chaque lieu de culte dans ce pays est absolument inconcevable et infaisable", a estimé le pasteur Clavairoly.
Une adaptation de Vigipirate
Les quelque 700 écoles et synagogues juives et plus de 1.000 des 2.500 mosquées sont protégées dans le cadre de l'opération Sentinelle, mais il paraît illusoire d'appliquer un même niveau de sécurité à la totalité des 45.000 églises catholiques, auxquelles s'ajoutent 4.000 temples protestants, dont 2.600 évangéliques, et 150 lieux de culte orthodoxes.Le gouvernement a toutefois annoncé une "adaptation" du dispositif Vigipirate mis en place depuis les attentats de janvier 2015 aux menaces visant les lieux de cultes catholiques depuis l'échec d'un projet d'attentat en avril 2015 contre une église catholique de Villejuif (Val-de-Marne).
(Un étudiant algérien de 24 ans, Sid Ahmed Ghlam, est soupçonné d'avoir voulu prendre pour cible cette église, et peut-être d'autres lieux de culte catholiques en région parisienne).
"En revanche, il s'agit aussi de faire appel à la maîtrise de chacun, aux bonnes pratiques, à la surveillance, à la responsabilité de chacun de nous. C'est ce qui est demandé non seulement aux religieux mais à chaque citoyen", a demandé le pasteur Clavairoly, (à la tête de la FPF depuis 2013).