La Cour de cassation a été saisie lundi d'une demande de dépaysement de l'enquête sur la mort d'Adama Traoré, décédé mi-juillet lors de son interpellation à la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise.
C'est la suite logique du souhait du parquet général de Versailles d'accéder à la demande de la famille d'Adama Traoré de voir l'enquête dépaysée. La Cour de cassation a été saisie d'une requête du parquet général de Versailles en vue du dépaysement de l'affaire. Les parties ont un mois pour faire des observations au greffe de la Cour avant que celle-ci ne rende sa décision.
Jusqu'à ce jour, c'est une juge d'instruction du tribunal de Pontoise, dans le Val-d'Oise qui était en charge de l'affaire. Mais la famille de la victime, critique à l'égard de la conduite de l'enquête, avait réclamé que la procédure soit délocalisée.
Interprétation des conclusions d'autopsies
Agé de 24 ans, Adama Traoré est décédé à l'issue de son interpellation, à Beaumont-sur-Oise, pour des causes indéterminées. Deux autopsies ont été réalisées sur la dépouille, donnant lieu à une vive polémique quant à l'interprétation de leurs conclusions. Des résultats d'analyses anatomopathologique et bactériologique sont attendus. Son entourage avait qualifiée de "bavure" policière la mort d'Adama Traoré.► LIRE aussi : Mort d'Adama Traoré : la communication du procureur pointée du doigt
Depuis, la famille a déposé deux plaintes dénonçant l'attitude des forces de l'ordre pendant et après l'arrestation. La première, avec constitution de partie civile, dénonce des "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", le jeune homme ayant été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête citant les déclarations de l'un des militaires. La famille accuse par ailleurs une gendarme de "faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime".