Sandrine Mazetier était l'invitée de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France. Elle a salué en Christiane Taubira "une personnalité extraordinaire". Elle demande que l'encadrement des loyers soit étendu à toute la métropole parisienne et réclame la grâce de Jacqueline Sauvage.
Christiane Taubira, nouvelle idole de la gauche, pas forcément des Français.Les élus socialistes n'en font-ils pas trop en rendant hommage à l'ancienne Garde des sceaux ? "Non", répond Sandrine Mazetier, invitée de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France. "Christiane Taubira est une personnalité extraordinaire, exceptionnelle. C'est une voix, dans tous les sens du terme, unique, singulière, forte", poursuit la députée socialiste de Paris. "Elle contribuera à inspirer de la force, de la résistance face à toutes les adversités", ajoute-t-elle.
Rapport de force sur la déchéance de nationalité
Sandrine Mazetier faisait partie des députés socialistes opposés à l'article 2 du projet de loi de la révision constitutionnelle, établissant la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français. Est-elle convaincue par le nouveau projet de loi remanié et présenté par Manuel Valls en commission des lois, et qui ne fait plus référence à cette binationalité ?
"Cet article 2 ne me pose plus les problèmes que me posait celui du 23 décembre", répond la vice-présidente de l'Assemblée, sans dire explicitement qu'elle votera oui. "Il n'y aurait pas eu de version remaniée, s'il n'y avait pas eu de grandes voix ou des parlementaires à la voix plus modeste comme moi pour dire très clairement dès le mois de décembre qu'on ne pouvait pas voter en l'état ce texte", commente-t-elle. "Le rapport de force, de temps en temps, ça sert à quelque chose", ajoute-t-elle.
Sandrine Mazetier n'est ni une frondeuse, ni un soutien indéfectible à Manuel Valls. Elle représente bien sur cette question l'élu socialiste de base. Son changement de position laisse-t-il augurer une possible majorité pour voter le texte. "Je ne peux pas présumer de ce qui sera voté. Un accord s'est construit, mais il n'est pas encore tout à fait trouvé. Personne ne sait qui votera quoi", rétorque-t-elle, évoquant également les incertitudes au Sénat.
Extension de l'encadrement des loyers
La députée de Paris salue la diminution historique des loyers dans la capitale. La question du logement est un des dossiers qu'elle suit à l'Assemblée nationale. Pour elle, l'encadrement des loyers entré en vigueur en août 2015, est une des causes de ce ralentissement. Une mesure expérimentale et limitée à Paris qu'elle souhaite voir étendue. "J'en appelle à la Métropole du Grand Paris et à son président Patrick Ollier, pour qu'il finance l'Observatoire des loyers dans l'agglomération (OLAP) et qu'on puisse étendre à l'ensemble de la métropole l'encadrement des loyers", explique Sandrine Mazetier.
En effet, l'un des arguments pour ne pas appliquer cette mesure en petite couronne avait été de dire qu'il n'y avait pas de statistiques fiables pour déterminer un loyer médian. "Tant qu'il n'y a pas cela, on ne peut pas mettre en place l'encadrement des loyers", poursuit l'ancienne conseillère de Paris. "Je ne comprendrai pas pourquoi la métropole dont la vocation est de rééquilibrer le territoire et d'assumer la solidarité entre les communes, ne se saisissent pas de cet outil", conclut-elle.
Grâce pour Jacqueline Sauvage
Sandrine Mazetier, élue à la mairie de Päris de 2001 à 2008, a tenu a rassurer les habitants sur le projet du nouveau statut de Paris qui sera débattu en février.
"Il n'y a pas de disparition des arrondissements", explique-t-elle, mais une "réforme de leur fonctionnement". Ce projet est l'occasion de redéfinir les pouvoirs du maire par rapport à celui de la préfecture. Faut-il que la mairie attribue les licences aux taxis plutôt que la Préfecture de Police ?
"On peut tout imaginer. Ce qui serait plus rationnel à mon sens, c'est que ce soit le STIF qui prenne en main ce pouvoir. Cela peut-être aussi la métropole, car concerne aussi le développement économique", juge-t-elle. "Il ne faut pas rester dans le statu quo, car ce statu quo n'est pas satisfaisant", conclut-elle.
Enfin comme beaucoup de voix politiques, Sandrine Mazetier souhaite la grâce de Jacqueline Sauvage. "Il ne s'agit en aucun cas de mener des batailles sur le fait de se rendre justice soi-même. Il s'agit de grâcier, c'est-à-dire de reconnaître que c'est une victime et que son geste peut s'expliquer", explique Sandrine Mazetier.
Samedi Politique avec Sandrine Mazetier