Le conflit à Air France a brutalement dégénéré lundi avec l'agression du DRH Xavier Broseta, qui a manqué "se faire lyncher" a assuré un délégué syndical après la confirmation de la possible suppression de 2.900 postes.
La direction d'Air France a annoncé lundi 5 octobre qu'elle allait porter plainte après l'agression de deux dirigeants lors de l'annonce du plan de restructuration. Des salariés en colère ont fait irruption dans la salle où se tenait le Comité central d'entreprise extraordinaire (CCE), convoqué au siège de la compagnie aérienne à Roissy.
Sous des cris "à poil, à poil", "démission", le directeur des ressources humaines s'est retrouvé torse nu, puis a été évacué en marge de la réunion du comité central d'entreprise (CCE) de la compagnie aérienne.
La direction "condamne fermement ces violences physiques" à l'encontre du directeur des ressources humaines et du directeur général des activités long-courrier, selon des journalistes sur place.
Ces événements ont fait réagir depuis le Japon Manuel Valls, "scandalisé par les violences inacceptables". Il a exprimé "tout son soutien à la direction d'Air France, à Frédéric Gagey (PDG) et à Xavier Broseta, agressé physiquement lors de la séance".
De son côté, le ministre des Transports Alain Vidalies a estimé que "les violences physiques mérit(ai)ent d'être sanctionnées".
Côté syndicats, Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, a estimé qu'on pouvait "se battre contre une direction sans être violent", quand Laurent Berger, son homologue de la CFDT, a appelé à privilégier "le dialogue pour dépasser les difficultés et combattre la violence".
Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, sous le feu des critiques de l'Etat, actionnaire à plus de 17%, a "condamné ces débordements contre les dirigeants" mais aussi "la répression violente de la manifestation des salariés pourtant calme et sereine".
Interrompu au bout d'une heure par l'intrusion de plusieurs centaines de salariés, le CCE ne reprendra pas lundi, ont indiqué plusieurs sources syndicales. Dans un communiqué du groupe aérien, le PDG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac déclare cependant que "La direction d'Air France reste disponible à tout moment pour reprendre les négociations avec ses syndicats".