L'Autorité de la concurrence a annoncé qu'il autorisait le projet de rachat de l'enseigne d'électroménager Darty, à condition que la Fnac cède six magasins à Paris et en Ile-de-France, cinq de l'enseigne Darty et une Fnac.
En province, l'Autorité de la concurrence a estimé que le distributeur spécialisé "restera confronté à une pression concurrentielle sensible" une fois l'acquisition de Darty réalisée.
En revanche, "à Paris et dans le sud-ouest de l'Ile-de-France, l'Autorité considère que les alternatives offertes au consommateur ne sont pas suffisantes pour garantir une concurrence effective par les prix et la qualité de services", explique le régulateur.
La Fnac du centre commercial Beaugrenelle (Paris 15e), quatre magasins Darty à Paris (celui du centre commercial Italie 2, ceux du boulevard de Belleville, de l'avenue de Saint-Ouen et de l'avenue Wagram - qui doit ouvrir le 1er septembre) ainsi que celui du centre commercial Vélizy II (Yvelines) devront en conséquence être cédés.
Pour la première fois, le régulateur français de la concurrence a pris en compte la distribution sur internet dans son évaluation. L'Autorité de la concurrence a reconnu que les magasins physiques et les ventes en ligne appartenaient à un seul et même marché. C'est une première.
Le 7 juillet, le président de l'Autorité de la concurrence, Bruno Lasserre avait en effet expliqué que l'institution avait décidé de "réviser (ses) méthodes pour y inclure pour la première fois l'étude de la vente en ligne et omnicanal" parmi les éléments de concurrence. Traditionnellement, l'Autorité se penche sur l'étude de la concurrence entre magasins physiques dans chaque zone de chalandise, sans y intégrer le commerce sur internet.
Mais pour le secteur des biens électroniques et électroménagers dans lesquels opèrent Darty et la Fnac et "où le taux de pénétration de la vente en ligne est autour des 20 à 25%", avec des acteurs puissants comme Amazon ou CDiscount, "il nous apparaissait normal d'intéger cet aspect dans l'examen de la pression concurrentielle", avait expliqué Bruno Lasserre.
Les deux enseignes comptent au total 400 magasins en France.
Fernando Malverde et Pierre Pachoud