Huit jours après une première mobilisation aux côtés des salariés, étudiants et lycéens sont appelés à descendre à nouveau dans la rue ce jeudi pour dire non au projet de loi travail,dans sa version remaniée. Entre 8.800 et 9.200 personnes ont manifesté à Paris, selon la préfecture de police.
Plusieurs milliers de manifestants ont défilé jeudi au départ de la place de la République à Paris, à l'appel de différentes organisations lycéennes et étudiantes, soutenues par des syndicats comme la CGT ou encore la FSU. Entre 8.800 et 9.200 personnes ont manifesté à Paris, selon la préfecture de police. Selon l'Unef, plus de 150.000 jeunes ont défilé dans toute la France.
"On se bat pour notre futur, pour notre avenir. Les heures supplémentaires qui ne seront plus majorées, ou seulement à 10 %, ce n’est pas possible. On va travailler plus et gagner moins", déclare Yovann, 16 ans, élève de seconde. La version revue et corrigée du projet présentée lundi par le Premier ministre Manuel Valls n'a pas eu raison de la colère et des inquiétudes de toutes les organisations de jeunesse.
Dans la capitale, le cortège rassemblant plusieurs milliers de personnes s'est ébranlé vers 14H00, depuis la place de la République. La sono diffuse du reggae, les participants dansent sous le soleil et les pancartes proclament "Pierre Gattaz au RSA, El Khomri au RMI", "Nous ne serons pas de la chair à patron", "La rue maintenant pour ne pas y être dans 30 ans".
► Voir le reportage sur la mobilisation étudiante (A. Marie et A. Caillaud)
Plus tôt dans la journée, trois manifestants ont été interpellés à Paris, et deux policiers légèrement blessés, selon une source policière, lorsque des incidents ont éclaté en marge d'un cortège improvisé.
Les trois organisations lycéennes, Fidl, UNL et SGL ont annoncé qu’elles seraient dans la rue ce jeudi
En Île-de-France, une majorité des facs sont perturbées et à Paris, les manifestants devaient se retrouver à partir de 13 heures 30, sur la place de la République pour rallier la place d'Italie, en passant par Bastille.► Les moments forts de la manifestation avec notre live-tweet : A. Marie et A. Caillaud
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22 organisations de jeunesse ont réclamé "le retrait sans condition de ce projet de loi régressif" et ont promis une mobilisation sur le long terme, seule la Fage a jugé que cette nouvelle version permettait "la poursuite du dialogue", et n'appelle pas à la mobilisation.
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Un point en particulier a convaincu le deuxième syndicat étudiant: la garantie jeunes, un dispositif d'accompagnement renforcé vers l'emploi, qui va devenir un droit pour tous les jeunes sans emploi ni formation. Mais, pour l'Unef, "les soi-disant mesures jeunes, c'est de l'enfumage, ça ne mérite pas d'arrêter la mobilisation", "l'universalité" de cette mesure "reste un mot creux", car la mettre réellement en oeuvre pour les 900.000 jeunes concernés coûterait de 4 à 5 milliards d'euros, qui ne sont pas budgétés, selon William Martinet, le président de l'Unef, premier syndicat étudiant.