Connu sous le nom de "Grenier à sel", le cinéma de Trappes (Yvelines) doit rouvrir ses portes le 27 avril prochain, après un an et demi de travaux. À cette occasion, le plus ancien bâtiment de la ville sera rebaptisé "Grenier à sel-Omar Sy". Un hommage de la ville à l’un de ses plus célèbres Trappistes, grande figure du cinéma.
Création d’un grand hall d’accueil, fauteuils plus confortables, isolation phonique et thermique… Les travaux, dont le coût est estimé à 1,4 million d’euros, auront permis de rénover entièrement le seul cinéma de Trappes.
L’objectif affiché par la Ville est de donner envie à ses administrés de continuer à fréquenter régulièrement ce lieu culturel. Pour cela, la municipalité de Trappes pratique des tarifs entre 4 et 6 euros la place, et a rebaptisé son cinéma en choisissant un nom connu de tous les trappistes.
"Avec le maire et l’équipe municipale, on s’est dit qu’Omar Sy incarnait parfaitement ce projet. En tant qu’ancien Trappiste, il représente le talent cinématographie et la réussite à l’internationale", explique Sandrine Grandgambe, première adjointe chargée de la réussite scolaire et de la vie culturelle.
Le 2 avril dernier, la Ville a donc voté la nouvelle dénomination de son cinéma lors du Conseil municipal.
Omar Sy contre Jean Renoir
Un choix qui a ému Véronique Brunati, conseillère municipale. Cette élue, membre de la liste "Trappes à gauche" aurait voulu garder l’ancien nom du cinéma : "Grenier à sel – Cinéma Jean Renoir". Une dénomination choisie par Bernard Hugo (Maire (PCF) de Trappes de 1966 à 1996) au moment de l’acquisition du cinéma par la Ville en 1979.
"Je ne vois pas pourquoi la rénovation d’un bâtiment justifie qu’on le rebaptise. Jean Renoir est un grand nom du cinéma dont la mémoire doit être honorée. Omar Sy, lui, est nommé de son vivant, ce qui est choquant", explique l’élue.
Pour Sandrine Grandgambe, cette polémique n’en est pas une. "La salle de projection continuera à porter le nom de Jean Renoir. Certains vivent dans le passé, avec l’idée de figer ce qui a été fait dans les années précédentes, mais ça n’a pas de sens, car nous pouvons faire coexister le passé et le présent", se défend l’adjointe au maire.
Se faire une toile dans une ambiance médiévale
Le nom d’Omar Sy restera, d’ailleurs, accolé au nom de "Grenier à sel", pour préserver la mémoire de ce lieu historique dont l’existence remonte au début du XVe siècle. Transformé en salle obscure dans les années 1920, l’endroit gardera, jusqu’à aujourd’hui, sa vocation cinématographique.
Fermé une première fois en 1975, le Grenier à sel rouvre en 1979 et retrouve alors ses façades d’origine. Dans les années 1980, il est classé Art & Essai, ce qui lui permet de promouvoir le cinéma indépendant et d’être subventionné par l’Etat.
Après sa dernière rénovation, le désormais "Grenier à sel - Omar Sy" va donc poursuivre sa mission culturelle. Les 27 et 28 avril prochains, cinq films d’Omar Sy et deux films de Jean Renoir seront projetés pour fêter sa réouverture. Près de 800 personnes sont attendues pendant ce week-end de festivités.