"Environ 130 personnes", déjà interpellées lors de défilés contre le projet de loi travail, sont interdites de manifester mardi à Paris lors du défilé national contre la réforme du code du travail, a annoncé lundi le préfet de police Michel Cadot.
"Il n'est pas exclu qu'il y ait des casseurs qui commettent des exactions", a justifié le préfet de police de Paris lors d'une conférence de presse, concédant une "mesure assez inhabituelle, assez massive" pour ces personnes qui ont "fait l'objet soit d'un jugement", soit "d'une comparution judiciaire dans l'attente d'un jugement à venir" pour des dégradations ou violences lors de précédentes manifestations.Il est valable pour l'après-midi de mardi sur le parcours et aux abords de la manifestation entre la place d'Italie et les Invalides. "Ces mesures ont été prises dans l'application stricte de la jurisprudence du tribunal administratif de Paris" qui avait retoqué le 17 mai neuf des 10 interdictions de manifester prononcées par la préfecture de police, a plaidé le préfet.
Pour le défilé mardi, une vingtaine d'unités de CRS et gendarmes mobiles seront déployées, des contrôles préventifs et des fouilles effectués, a prévenu Michel Cadot. Les voitures stationnées sur le parcours seront enlevées. Le parcours de 5,5 km est plus long que lors des précédentes journées de mobilisation.
Le préfet de police a dit attendre "plusieurs dizaines de milliers de manifestants, peut-être au-delà de 50.000". La plus importante manifestation contre la loi travail à Paris avait rassemblé, selon la préfecture de police, 26.000 à 28.000 personnes le 31 mars. "Ce sera une journée de forte mobilisation", a estimé le préfet, appelant "à la responsabilité des organisations syndicales et des manifestants".