Plusieurs opposants à la loi travail ont reçu des interdictions individuelles de manifester mardi à Paris notifiées par la préfecture de police, qui espère ainsi éviter de nouvelles violences, un procédé dénoncé par les militants "antifascistes".
Depuis samedi soir, "plusieurs de nos militants ont reçu des visites à domicile de policiers, venus délivrer des interdictions de manifester..", a indiqué dimanche AFA Paris/Banlieue, compte Twitter des antifascistes ("antifa") parisiens.
Depuis hier soir, plusieurs de nos militants ont reçus des visites à domicile de policiers, venus délivrer des interdictions de manifester..
— AFA Paris/Banlieue (@AFA_Paris75) 15 mai 2016
Sur un arrêté signé le 14 mai par le préfet de police et publié par le site paris-luttes.info, un militant se voit "interdit de séjour" mardi entre 11h00 et 20H00 dans plusieurs arrondissements parisiens et "de 18h00 et jusqu'à 07h le lendemain dans le périmètre autour de la place de la République", sur la base notamment de l'article 5 de la loi sur l'état d'urgence. Celui-ci permet d'"interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics". Il y a "tout lieu de penser que la présence" de cette personne aux rassemblements "vise à participer à des actions violentes", selon cet arrêté.
La préfecture de police a confirmé à l'AFP, sans en préciser le nombre, que des arrêtés ont été notifiés à "des personnes à l'origine ou associées à des faits de violence, pour ne pas que des actes de violences se produisent de nouveau".
"Ces arrêtés semblent être, à notre connaissance, les premiers à tomber sur Paris dans le cadre du mouvement contre la loi travail", a affirmé Action antifasciste Paris-Banlieue. "Vous voulez nous faire sortir par la porte ? On rentrera par la fenêtre...", ont promis les "antifas".