Lycées en demi-jauge : la lassitude des élèves

La semaine dernière, Jean Castex a annoncé une série de nouvelles mesures et de restrictions en Île-De-France. Parmi celles-ci, le passage de la totalité des lycées de la région en demi-jauge à partir de lundi. 

C’était déjà le cas pour deux tiers des lycées d’Île-de-France, c’est désormais la règle pour tous pour les 4 semaines à venir au moins. Après avoir annoncé un maintien de l’ouverture des écoles maternelles, des écoles élémentaires et des collèges, le Premier ministre s’est prononcé sur le sort réservé aux lycées d’Île-de-France et des Hauts-de-France. 

Le Premier ministre Jean Castex a déclaré ce jeudi soir en conférence de presse : "Les lycées, qui sont déjà pour plus des deux tiers en demi-jauge basculeront en totalité dans ce fonctionnement". La mesure est entrée en vigueur ce lundi matin. Ce "fonctionnement hybride" a déjà été mis en place dans de nombreuses universités. Le principe de demi-jauge inclut trois scénarios possibles : les élevés sont réparties en demi-groupe et sont en présentiel soit une semaine sur deux soit un jour sur deux ou encore le matin ou l’après-midi. Le reste des cours s’effectue en distanciel.       



Les parents d’élèves et les lycéens dénoncent un manque de dialogue et de lisibilité

Ces nouvelles mesures lassent de plus en plus de lycéens: "C'est compliqué de se dire que l'on est seul et qu'il faut travailler en autonomie sur une période de l'année aussi importante". Ce sentiment de solitude est d'autant plus présent chez les éleves de terminale pour lesquelles l'échéance du bac en contrôle continu est une étape primordiale. "Pour obtenir le bac, il faut être assidu et revoir certaines notions en classe et ce n'est pas possible aujourd'hui" se plaint une éleve d'un lycée de Seine-Saint-Denis 

Certains lycéens déplorent un "manque de cadre" essentiel à l’obtention du bac qui est vue pour beaucoup comme primordiale pour poursuivre les études. En Seine-Saint-Denis, devant un lycée des Lilas des élèves constatent le manque d’accès à Internet pour certain comme un frein à l’apprentissage :"Certaines personnes dans ma classe n’ont pas accès à Internet donc c’est compliqué pour les cours en distanciel", affirme l'un d'entre eux. L’Union Nationale des Lycéens dénonce des "mesures illisibles" auxquelles "on ne comprend rien". Le syndicat regrette un manque d’accompagnement et d’écoute du mal-être des élèves de la part du gouvernement. 

De son côté, la co-présidente et responsable des relations avec les ministères de la Fédération des Conseils de Parents d’élèves, Carla Dugault déplore que les parents d’élèves, les professeurs du secondaire et les syndicats lycéens n’aient pas été consultés par le ministère de l'Éducation nationale dans le cadre de la mise en place de ces nouvelles mesures. "Durant nos entretiens avec les différents ministres ce lundi, nous ne nous sommes pas sentis écoutés". La FCPE craint aussi l’avènement d’une "crise psychologique" en lien avec la crise sanitaire actuelle du fait de la perte de repères des élèves et des changements de paradigmes constants de la part de l’exécutif. "Les parents ont l'impression que leurs enfants sont en vacances 50% du temps" note Alixe Rivière, co-présidente de la FCPE 93.     

Du côté des professeurs, Gabriel Lattanzio délégué du Syndicat National des Enseignants du Second Degré salue une mesure prise "en ayant en tête l’intérêt de tous, au-delà de préoccupations individualistes".        

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