Manifestation inédite de policiers contre la "haine anti-flics"

Les puissants syndicats de police ont appelé les policiers, hors service et en civil, à des rassemblements statiques dans une soixantaine de villes. Le plus important a lieu sur la place de la République à Paris, où se réunit chaque soir le mouvement citoyen Nuit debout depuis le 31 mars.

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Les policiers sont appelés à manifester mercredi midi en France pour dénoncer la "haine anti-flics", une première survenant après deux mois d'affrontements parfois violents en marge de la mobilisation contre la loi travail.

La place de la République a été évacuée peu avant 11H00 et plusieurs barrages filtrants ont été mis en place autour du périmètre, tandis que les policiers, invités par Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, installaient leur matériel sous haute protection.



Ces syndicats disent répondre aux attentes de leurs collègues engagés dans le maintien de l'ordre depuis le début des manifestations, au cours desquelles plus de 350 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon les autorités. Onze d'entre eux l'ont encore été lors d'incidents au cours de la mobilisation de mardi, a affirmé le ministère de l'Intérieur.

"Policiers et gendarmes protègent chaque jour citoyens et institutions. S'en prendre à eux, c'est s'attaquer à nous tous #AvecNosPoliciers", a tweeté en fin de matinée le Premier ministre, Manuel Valls. "On peut comprendre que ces forces de l'ordre soient un peu exaspérées", avait auparavant commenté le directeur général de la Police nationale Jean-Marc Falcone sur Europe 1, évoquant des fonctionnaires "soumis à une grosse pression" depuis les attentats de l'année dernière, qui "se font agresser verbalement et physiquement".

Premiers affrontements à la manifestation contre la loi El Khomri à Paris

La préfecture de police de Paris interdit la contre-manifestation

Signe des tensions actuelles, des collectifs qui dénoncent les violences policières appellaient aussi à manifester sur cette place emblématique de la capitale, juste avant le rassemblement des syndicats de police. Mais les autorités ont finalement interdit la contre-manifestation du collectif "Urgence, notre police assassine".

Des accusations de "violences" ont été portées contre la police et des slogans tel "tout le monde déteste la police" ont fait florès. Un jeune homme a perdu l'usage d'un oeil après avoir été blessé fin avril à Rennes. Une trentaine d'enquêtes de la "police des polices" (IGPN) portant sur de présumées violences policières ont été ouvertes en France, et plusieurs responsables politiques de gauche et syndicaux ont mis en cause le gouvernement dans sa gestion du maintien de l'ordre.

Autant de faits qui risquent d'écorner l'image des policiers applaudis au lendemain des attentats de janvier 2015. Pour autant, malgré les images de violences, 82% des Français ont toujours une bonne opinion de la police, une "image exceptionnelle" conforme à celle dont elle avait bénéficié après les attaques jihadistes, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien.

►A gauche, l'affiche qui avait provoqué une polémique. A droite, la nouvelle version. Crédit Info'com CGT.


Les tensions se sont cristallisées autour d'affiches d'un syndicat de la CGT qui épinglent ces violences policières: outrés, les syndicats de police demandent au ministre de l'Intérieur de déposer plainte. Ils nient toute violence, observant que les policiers sont "usés" par l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre.
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