Mort d'Adama Traoré : incidents en marge de la manifestation contre les violences policières

Des incidents ont éclaté mardi soir à Paris lors d'une manifestation interdite de 20.000 personnes dénonçant les violences policières. Ce rassemblement était organisé à l'initiative des proches d'Adama Traoré. Dix-huit personnes ont été interpellées au cours des incidents.

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Une foule impressionnante s'est rassemblée mardi soir pour manifester contre le racisme et les violences policières, à l'appel du comité de soutien à la famille d'Adama Traoré. Le collectif  "Vérité pour Adama" organisait ce rassemblement sur le parvis du TGI dans le XVIIe à Paris alors qu'une contre-expertise médicale demandée par la famille met en cause les gendarmes dans la mort de ce jeune homme.
 
Depuis 4 ans, la famille d'Adama Traoré réclame justice et demande notamment la mise en examen des trois gendarmes qui ont procédé à l'interpellation d'Adama Traoré dans le Val-d’Oise.

20.000 manifestants à Paris selon le décompte de la préfecture de police

Jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, manifestants sur le périphérique, barricades... Des heurts ont émaillé ce rassemblement qui n'était pas autorisé par la Préfecture de police en raison de l'état d'urgence sanitaire (qui interdit les rassemblements publics de plus de 10 personnes) mais qui avait été maintenu par ses organisateurs. Des journalistes présents lors de cette manifestation ont constaté des départs de feu, notamment aux abords du tribunal. D'après d'autres journalistes, présents sur le terrain, c'est en fin de manifestation que la police est intervenue. D'après plusieurs témoins, c'est lorsque la foule commençait à quitter les lieux, qu'une colonne de gendarmes s'était interposée.

Avant ces affrontements et débordements, la manifestation s'était déroulée dans le calme, explique une manifestante. "On était face à eux mais on était très calmes. On était juste en train de crier haut et fort "Justice pour Adama" et ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes".

Le maire du XVIIe demande des comptes à la préfecture

Du mobilier urbain incendié et des vitrines de commerces brisées dans le XVIIe arrondissement. Ce mercredi matin sur BFM, Geoffroy Boulard, le maire de l'arrondissement demande au préfet de "s'expliquer" après les incidents qui ont eu lieu hier soir autour de la place Clichy. Il juge que "c'est incompréhensible qu'on ait interdit hier matin cette manifestation, qu'elle se soit déroulée sous les fenêtres du tribunal, et qu'on ait eu des infiltrations de l'ultra-gauche qui est venue pour en découdre et pas pour défendre la cause d'Adama Traoré".

Pour lui, "le dispositif policier était inadapté""On entend beaucoup parler d'autorité, mais elle est fantomatique dans nos rues. Hier soir, des rues entières, des quartiers entiers, ont été livrés à eux-mêmes. Hier soir, on a été abandonné par l'autorité républicaine", a-t-il conclu.

Dix-huit personnes ont été interpellées au cours des incidents

Ce mercredi la préfecture de police annonce que dix-huit personnes ont été interpellées au cours de la manifestation mais elle n'a pas donné les motifs de ces interpellations.

Hier soir sur Twitter, le ministre de l'Intérieur avait réagi aux incidents qui ont émaillé ce rassemblement. Il a justifié les débordements et remercié les forces de sécurité pour leur sang-froid.

Bataille d'expertises

Cet appel à la manifestation intervenait quelques jours après une nouvelle expertise médicale qui écarte la responsabilité des gendarmes dans le décès d'Adama Traoré et dans le contexte d’intenses violences urbaines aux Etats-Unis après la mort, à Minneapolis, de George Floyd, un homme asphyxié par un policier blanc lors d'une interpellation.

Mardi 2 juin, Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille Traoré a révélé qu'une contre-expertise médicale demandée par la famille contredisait l'expertise publique.
 
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