Municipales 2020 à Paris : le débat sur BFM TV reporté en raison d'une grève inédite

Le dernier débat avant le second tour des municipales à Paris devait se tenir ce mercredi 24. Il a été reporté de 24 heures. En cause la mobilisation des salariés du groupe NextRadioTV (BFM, RMC).

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Ce devait être l'ultime débat avant le scrutin de ce dimanche. Mais ce mercredi quelques heures avant d'accéder au plateau de BFM TV, la maire de Paris a annoncé qu'elle demandait un report de 24 heures. "Je ne peux pas fermer les yeux sur la situation de ces salariés, et dans ces conditions, parce que le débat démocratique doit se dérouler dans des conditions sereines, je ne participerai pas au débat du second tour des élections municipales qui était prévu ce soir sur BFM TV, a déclaré Anne Hidalgo dans un communiqué de presse. Et je demande à la chaîne de le reporter à demain, afin de respecter le droit de grève de ses salariés, qu’ils puissent faire entendre leurs revendications, pour leur emploi et pour une information de qualité."


Une demande de décalage à laquelle s'est associée également Agnès Buzyn. La candidate LREM "ne va pas participer à un débat auquel les trois candidates ne sont pas présentes", avait conclu Gaspard Gantzer, responsable de la communication de la candidate.
Côté LR, on ne voyait "pas pourquoi on devrait changer tout pour une seule personne", avait estimé Nelly Garnier, la directrice de campagne de Rachida Dati (quelques minutes avant la décision d'Agnès Buzyn), qui avait proposé aux grévistes "de leur donner une partie de son temps de parole"


Face à ces annulations la chaîne a dû annoncer un report du débat des candidates à la mairie de Paris à jeudi 25 juin. 

Une grève inédite

Au cœur des cette demande de report, la mobilisation inédite des salariés du groupe NextRadioTV (BFM, RMC). Ce matin 200 personnes ont manifesté devant le siège parisien d'Altice, la maison-mère du groupe, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "premier sur l'info, premier sur le plan social" et "Drahison", du nom du patron du groupe, Patrick Drahi. Une grève pour protester contre un plan d'économies annoncé par la branche d’Altice Médias, qui prévoit la suppression de près d'un tiers des postes et jusqu'à 200 pigistes et intermittents.

Après une journée de perturbations la direction a proposé d'écouter les revendications des salariés jeudi matin. Les salariés ont donc voté une suspension de la grève à partir de mercredi minuit.
La filiale du groupe Altice a dévoilé le 17 juin un vaste plan d'économies et "de reconquête" pour faire face à l'impact de la crise du Covid-19. 
Le groupe, qui est largement bénéficiaire, anticipe un écroulement des recettes publicitaires post-crise sanitaire. NextRadioTV entend aussi économiser sur le sport, où il a perdu des droits prestigieux et devra faire face à une concurrence accrue.


En attendant de savoir quel sera l'issue des échanges entre la direction et les syndicats, les trois candidates à la mairie de Paris se retrouveront ce jeudi à 21 heures pour défendre leurs programmes. 
 

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