Samedi 31 octobre, Nathalie Arthaud était l'invitée de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France. La candidate de Lutte Ouvrière aux élections régionales en Ile-de-France veut s'adresser à tous ceux qui sont victimes du chômage et considère que Marine Le Pen est du côté du grand patronat.
"Dans ces élections régionales, nous allons nous adresser à tous ceux qui sont victimes du chômage", prévient Nathalie Arthaud.
Le FN n'est pas dans le camp des exploités
La candidate de Lutte Ouvrière aux élections régionales en Ile-de-France était l'invitée ce midi de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France.
"Nous nous adresserons à tous ceux qui se sont reconnus dans la colère des salariés d'Air France. Nous leur dirons, il faut vous exprimer dans ces élections mais pas pour les partis qui sont la camp du grand patronat", ajoute-t-elle.
Et elle met le Front national dans cette liste. "Regardez comme Marine Le Pen ou Marion Maréchal-Le Pen ont hurlé avec les loups en condamnant les salariés, en parlant de lynchage. Le Front national est comme les autres en réalité", juge Nathalie Arthaud. "Bien sûr, il veut s'adresser aux salariés, mais ils les aiment quand ils sont résignés, quand ils ne se battent pas, quand ils n'expriment pas leur colère. Je n'appelle pas cela un parti qui est dans le camp des exploités", ironise la porte-parole de Lutte Ouvrière. "Le FN fait son beurre sur l'abattement et la résignation", conclut-elle.
Comment juge-t-elle alors le débat au sein du PS autour d'une éventuel retrait de ses listes pour éviter que le FN puisse remporter une région ?
Le PS responsable de la montée du FN
"Le parti socialiste fera ce qu'il veut au second tour. Moi je l'accuse de fabriquer aujourd'hui le Front national parce qu'il laisse les licencieurs faire ce qu'ils veulent, parce qu'il déroule le tapis rouge vis à vis du grand patronat", déclare-t-elle.
"Si Marine Le Pen est aussi haute dans les sondages, c'est parce qu'il y a beaucoup d'électeurs qui ont envie de rejeter le Parti socialiste au pouvoir, de rejeter la droite, tous ces partis qui ont laissé le chômage monter", continue-t-elle. "Moi je l'analyse (cette poussée du FN ndlr) comme l'échec, la faillite et le fruit de la politique du parti socialiste", conclut la candidate L0 aux régionales en Ile-de-France
Gesticulations de Manuel Valls
Nathalie Arthaud enseigne dans un lycée de Seine-Saint-Denis. Dix ans après les émeutes en banlieue, comment juge-t-elle la situation ?
"J'ai habité longtemps Vaulx-en-Velin. Les quartiers populaires je connais. Je sais qu'il y a eu des rénovations, des milliards pour l'ANRU. Ca c'est une réalité", concède-t-elle. "Mais le chômage ne fait qu'augmenter. Cette jeunesse est livrée à elle-même, elle est abandonnée. Les collèges manquent cruellement de moyens dans ces quartiers là. Tout cela fait que la situation a empiré. Parce qu'il y a la montée de l'individualisme et du racisme", juge Nathalie Arthaud.
Elle qualifie de "gesticulations", les annonces de Manuel Valls aux Muraux lundi, notamment tout ce qui concerne le logement social. "Je pense qu'il y a pas mal de maçons, de peintres, d'ouvriers de bâtiment qui aimeraient être embauchés directement par l'Etat pour construire ces logements. On n'est pas obligés de passer par tous ces marchands de béton qui n'ont pas envie de les construire parce que ça ne leur rapporte pas assez", commente-t-elle jugeant que cette question doit être réglée par la volonté politique.
"Dans ces élections, il y a une enjeu national. Les travailleurs sont en droit d'interpeller le Parti socialiste et j'espère qu'ils le feront avec le bulletin Lutte ouvrière", conclut Nathalie Arthaud.