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Notre-Dame de Paris. "Toucher le coq de Notre-Dame à 96 mètres de hauteur, c'est une expérience extraordiaire."

Le coq de Notre-Dame de Paris en haut de la flèche de la cathédrale

Dans le documentaire "Ils ont sauvé Notre-Dame", Antoine Marguet nous plonge dans les coulisses de ce chantier au long-cours au plus près de celles et ceux qui ont restauré le monument. Alors que la cathédrale rouvre au public le samedi 7 décembre, il s'est confié sur les conditions de tournage.

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Antoine Marguet, les téléspectateurs de France 3 Paris Ile-de-France vous connaissent en tant que journaliste au bureau de Versailles, comment s'est initié le tournage de "Ils ont sauvé Notre-Dame"?

On a voulu suivre ce chantier parce que Notre-Dame c’est capital pour Paris, c’est l’origine de ce qu’est Paris aujourd’hui : c’est le point kilométrique zéro, c'est de là que partent l’ensemble des routes en France et c’est un bâtiment phare pour la ville de Paris. Quand on est sur la tour nord d’ailleurs, on découvre un panorama unique et on comprend comment Paris s’est construit autour de Notre-Dame.

On a été sollicité par un de mes contacts partie prenante du chantier. Avec mon collègue Yoann Dorion nous avons été parmi les journalistes accrédités. Nous avons dû suivre une formation spécifique d’une journée car c’est un chantier « plomb ». Comme nous le montrons dans le documentaire, rentrer à Notre-Dame c’est comme rentrer dans une centrale nucléaire à ceci près qu'on nous sensibilise aux dangers du plomb et non à la radioactivité. Les 350 tonnes de plomb qui composaient la toiture de la cathédrale ont fondu et des poussières se sont répandues partout sur l’édifice. L’inspection du travail a imposé les mêmes normes de sécurité que pour tout chantier « amiante ». Pour rentrer il faut enlever ses vêtements, on n’a pas le droit ni de manger, boire ou fumer… Il y a beaucoup de restrictions, ce n’est vraiment pas un chantier ordinaire. Et pour sortir douche obligatoire et décontamination du matériel également. Les ouvriers font ça deux fois par jour et nous nous sommes bien sûr pliés aux mêmes règles.

Mais la plus grande difficulté pour ce documentaire a été d’accéder au chantier. Plus le temps a passé, plus l’intérêt pour le chantier s’est développé et le nombre de médias s’y intéressant a été de plus en plus important. 

Comment s'est déroulé le tournage de "Ils ont sauvé Notre-Dame" ?

Nous avions deux missions : faire des reportages d’actualité pour les journaux de France 3 Paris Ile-de-France et tourner un documentaire. Car la première fois que nous nous sommes rendus sur place on s’est rendu compte que nous vivions un moment d’histoire et qu’il fallait en témoigner. Donc on a commencé à tourner des scènes beaucoup plus longues avec une approche de documentariste, tout en continuant à faire des reportages plus courts.

On sent en visionnant le documentaire que vos interlocuteurs étaient heureux de se livrer sur ce qui est pour eux le chantier d'une vie ?

Ce sont des compagnons, des spécialistes de la rénovation de bâtiments historiques et ils se sont rendu compte de leur responsabilité historique, en plus dans un délai très court. Ce qui m’a marqué c’est qu’il y a une « famille » Notre-Dame. Ce sont des entreprises qui sont généralement concurrentes pour s’arracher des marchés et là, elles ont dû travailler ensemble. Tout le monde était très motivé pour terminer dans les temps. Il y a aussi une génération Notre-Dame avec des apprentis qui sont venus sur le chantier car l’incendie a touché tout le monde qu’on soit croyant ou pas et des jeunes sont venus pour découvrir des métiers patrimoniaux. Et pour les plus anciens, c’est une fierté immense. C’est ce que Didier Cuiset le directeur d'Europe échafaudage nous dit : « c’est mes plus gros bonheurs, c’est mes plus grosses angoisses ».

Il y a des scènes extraordinaires dans "Ils ont sauvé Notre-Dame" car le chantier a permis d'accéder à des endroits habituellement impossibles d'accès.

Toucher le coq de Notre-Dame à 96 mètres de hauteur, c'est une expérience extraordinaire. Personne ne pourra plus jamais faire ça. Ce sont des souvenirs gravés à vie. La séquence avec le général Georgelin derrière la rosace est exceptionnelle. Car on ne voit pas ces vitraux en temps normal : sur le parvis il n’y a pas assez de lumière et à l’intérieur la rosace est en partie cachée par l’orgue. On y voit une représentation des vices et des vertus « les leçons d’humanité et de morale du Moyen-âge dont notre époque orgueilleuse ferait bien de s’imprégner » dit le général dans le film. On a vécu un moment exceptionnel. J’ai aussi une photo avec Philippe Villeneuve, l'architecte en chef des monuments historiques, juste à côté de l’oculus et on touche tous les deux l’ange à 37 mètres de hauteur à la croisée des transepts. On voit la vierge à l’enfant et des détails de la pierre qui sont fantastiques.

"Ils ont sauvé Notre-Dame" est à voir et revoir sur France 3 Paris Ile-de-France 

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