Voiture brûlée, policiers caillassés, feux de poubelles: des incidents ont à nouveau été recensés vendredi matin dans plusieurs lycées d'Ile-de-France, conduisant la police à procéder à 13 interpellations, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.
A Courbevoie (Hauts-de-Seine), neuf personnes ont été interpellées devant le lycée Paul-Lapié pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre
et des dégradations. Trois autres l'ont été à proximité du lycée Voillaume, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour jets de projectiles et incendies de poubelles, selon une source policière, et une devant le lycée Guy-de-Maupassant à Colombes (Hauts-de-Seine) pour jets de projectiles.
La tension a été particulièrement forte devant le lycée Hélène-Boucher à Tremblay-en France (Seine-Saint-Denis), où une centaine de lycéens, cagoulés selon une source policière locale, ont fait face à une dizaine de policiers. Un véhicule a été incendié, deux autres retournés, et les policiers "copieusement caillassés", selon cette même source. Pour se dégager, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et, à une reprise, du flash ball. Une lycéenne a dit avoir été blessée légèrement au cours de l'affrontement, se plaignant d'un hématome à la jambe. L'établissement a été fermé vers 10H.
Par ailleurs, plusieurs lycées ont été bloqués notamment dans le 11e arrondissement de Paris et à Vitry-sur-Seine. Les cours ont aussi été suspendus pour la journée de vendredi au lycée professionnel Paul-Painlevé à Courbevoie, touché jeudi par des dégradations (vitres brisées), selon des sources policières.
► Feux de poubelles et jets de pierres devant des lycées des Hauts-de-Seine
Jeudi, des feux de poubelles et jets de pierres avaient été recensés dans plusieurs lycées d'Île-de-France, aboutissant à 29 interpellations et 13 gardes à vue. Mercredi, un jeune majeur a été condamné à Paris à 70 heures de travaux d'intérêt général après des incidents en marge de la manifestation de la veille contre le projet de loi travail qui avait rassemblé plus de 23.000 personnes (selon la police) dans toute la France. Des tensions entre manifestants et policiers sont récurrentes depuis le début du mouvement contre le projet de loi travail, dans lequel les lycéens sont en première ligne.