Arthur Germain a été le plus jeune français à avoir traversé la Manche à la nage. Passionné de natation, le fils de la maire de Paris, Anne Hidalgo, veut relier les sources de la Seine au Havre.
Il se donne 52 jours pour réussir ce défi : parcourir les 780 km de la Seine à la nage, en autonomie et sans assistance soit 6h de nage et 15 km par jour. Départ au nord-ouest de Dijon le 6 juin prochain et arrivée prévue le 28 juillet au Havre.
Du haut de ses 19 ans, Arthur Germain fait partie du club restreint des nageurs qui ont traversé la Manche à la nage. Il en est même le benjamin puisqu'il a réalisé cette performance à l'âge de 16 ans. "J'ai eu une période de creux après cette traversée, c'était une période difficile de me remettre dans un projet. Je me suis tourné vers des associations écolo. J'étais bénévole à la fondation Tara Océan, ensuite j'ai fait un service civique à la fondation Good Planet", indique Arthur Germain.
C'est en regardant la Seine du haut de ses fenêtres qu'il a eu l'idée de réaliser ce projet. D'abord juste la traversée de Paris puis d'y remonter à la source. "Je voulais avoir une immersion complète pour montrer ce qu'était la Seine, faire ça en autonomie. C'est un très gros défi. Cela fait 15 ans que je nage. J'ai déjà l'expérience de la Manche, je sais que je peux tenir très longtemps. J'appréhende, mais j'ai envie plus que peur", poursuit-il.
Tous les 30 du mois je fais un point sur mon état physique, mental et nutritionnel. Retrouvez la 2ème vidéo de cette série, à 3 mois du départ, en intégralité sur YouTube. N’hésitez pas à la partager! #laseinealanage https://t.co/A1s5imksIF pic.twitter.com/yWxMFUTFsr
— Arthur Germain (@ArthurG_H) February 28, 2021
Se faire un nom
Pour réussir, le jeune homme doit d'abord trouver un lieu où s'entraîner alors que les piscines parisiennes sont fermées au grand public. "L'entraînement, c'est compliqué. J'ai eu beaucoup de mal à trouver un club. Je vais nager deux fois par jour pendant deux heures. Il faut que je m'entraîne aussi sur la partie survie. Je pars en kayak plusieurs jours et me teste comme cela", explique Arthur Germain.
Parmi les autres obstacles, la question des bactéries charriées par le fleuve. Il a ainsi mis en place un protocole avec la protection civile de Paris pour éviter de tomber malade. "La maladie à prendre le plus au sérieux est la leptospirose (maladie des rats). J'ai choisi de me faire vacciner, c'est un choix personnel et n'implique que moi", précise Arthur Germain. Pour le reste, il dit s'être fait sa propre expérience. "J'ai tout appris seul, je me suis inspiré de Mike Horn, de Nicolas Mathieu, mais je ne suis pas en contact avec ces gens-là. J'ai toujours adoré ça. Tout petit, mon père m'a emmené faire des trucs de fou. Je suis parti de zéro, je n'avais aucune connaissance", raconte-t-il.
C'est d'ailleurs ce dernier (ancien député des Hauts-de-Seine) qui l'aide pour l'une des parties les plus complexes, celle administrative. Car ce sont notamment les communes qui fixent les règles de navigation sur la Seine, et donc autorisent ou refusent la nage. À Paris par exemple, il a fallu l'autorisation (accordée) du préfet pour pouvoir traverser la capitale à la nage.
Une occasion de plus pour le jeune homme, fils d'Anne Hidalgo, de se faire son propre nom. "J'ai besoin de ces projets pour être autre chose que seulement le fils de la maire de Paris", avance Arthur Germain. Et de penser déjà à la suite : la fondation d'une association de défense de l'écologie et de la nature.