Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris annonce déposer plainte pour diffamation contre Arié Alimi. L'avocat accuse les policiers d'avoir menti dans l'affaire qui les oppose à Adoum Souleyman, cet étudiant tchadien placé en garde à vue et libéré sans charge contre lui.
Le préfet de police de Paris a saisi la justice lundi pour diffamation envers des policiers par Arié Alimi, l'avocat d'un étudiant tchadien au coeur d'une polémique sur la Brav-M, a-t-on appris auprès de la préfecture de police.
Laurent Nuñez reproche notamment à l'avocat ses propos tenus sur BFMTV lundi matin. Arié Alimi avait alors réagi au classement sans suite de l'affaire concernant Adoum Souleyman. "L'enquête et les éléments du dossier ont prouvé qu'il n'avait pas participé à ces faits. Les policiers, évidemment ont menti", a-t-il affirmé sur la chaîne d'info.
Des propos également postés sur Twitter : "Les policiers avaient menti. La préfecture avait menti. Les policiers ont-ils provoqué et participé à des incendies ? Est-ce une pratique courante sur instruction de la préfecture. Les vidéos parleront. À suivre".
Le préfet de police attaque également l'avocat pour avoir comparé sur BFMTV, l'action des policiers, accusés d'avoir sollicité des manifestants pour brûler des poubelles, avec "cette affaire en 2015 avec des élus d'extrême droite qui incendiaient des voitures pour augmenter le sentiment d'insécurité".
Une procédure classée sans suite
Adoum Souleyman a été placé en garde à vue ce week-end en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites suspecté par des policiers d'avoir fait le guet pendant un incendie de poubelle vendredi soir à Paris. Il a été libéré dimanche soir au bout de 48 heures, faisant l'objet d'un classement sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée selon le parquet de Paris.
"L’enquête et les éléments du dossier ont prouvé que Souleymane n’avait pas participé à ces faits", a affirmé son avocat, Me Arié Alimi, qui a saisi l’IGPN (l’Inspection générale de la police nationale).
Contacté Me Arié Alimi assure que son client a été sollicité par les policiers pour brûler des poubelles, ce qu’il a refusé. Il a saisi l’IGPN, lundi matin, pour faux en écriture publique, dénonciation calomnieuse, complicité de destruction de biens publics par instigation et violation du secret de l’enquête.
Plusieurs éléments de l’enquête ayant été transmis à différents médias et syndicats de police dès le placement en garde à vue d' Adoum Souleyman. "Nous aimerions avoir accès aux vidéos des fonctionnaires de police à la sortie du métro pour prouver leur implication dans la dégradation des poubelles " ajoute l’avocat.