La cour d'appel de Paris a validé mardi l'interpellation médiatisée de l’artiste russe Piotr Pavlenski et de sa compagne juriste Alexandra de Taddeo, survenue en février 2020 dans le cadre de l’affaire Griveaux.
Alors que les avocats de Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo avaient demandé le 26 janvier dernier la nullité d'actes d'enquêtes liés à leur interpellation en février 2020, qu’ils estimaient irrégulière, la justice a tranché. La cour d'appel de Paris a en effet validé ce mardi la procédure, de source judiciaire.
La cour d'appel a ainsi suivi les réquisitions du parquet général, rejetant l'ensemble de ces requêtes en nullité.
"Cette décision prouve que l'agitation médiatique ne vaut pas raisonnement juridique. L'instruction va pouvoir se poursuivre afin d'identifier tous les auteurs du délit et des agissements nauséabonds dont Benjamin Griveaux a été la victime", ont réagi Me Richard Malka et Me Lorraine Gay, les avocats de l'ex porte-parole du gouvernement.
Pour rappel, le couple avait été arrêté le 15 février 2020 dans l'ouest de Paris, devant l'objectif d'un photographe de l'agence Bestimage, dirigée par Michèle Marchand, une proche du couple Macron.
"Le droit n'a pas été respecté", selon l'avocate d'Alexandra de Taddeo
La publication par Paris Match des photos de l’interpellation avait conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire distincte le 28 février. L'enquête a été confiée à un juge qui a mis en examen deux policiers le 10 septembre pour "violation du secret professionnel" et l'un des deux, soupçonné d'avoir falsifié un procès-verbal, également pour "faux en écriture publique".
De son côté, Me Noemie Saidi-Cottier, avocate d'Alexandra de Taddeo, a estimé que la décision de la cour d'appel de Paris "n'est malheureusement pas une surprise dans ce dossier" : "Alors que des policiers ont été mis en examen pour la manière dont ils ont mené cette procédure et en dépit d'entorses manifestes au secret professionnel, la chambre de l'instruction n'y trouve rien à redire et considère que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes judiciaires. Je ne partage pas cette position. Le droit n'a pas été respecté."
L’interpellation avait été ordonnée dans le cadre d'une affaire de violences lors du réveillon, mais s'était produite le jour où Benjamin Griveaux avait déposé plainte suite à la diffusion de vidéos à caractère sexuel. Une polémique qui l'avait conduit à se retirer de la bataille des municipales. La publication des images avait été revendiquée par Piotr Pavlenski.