Les avocats de l'artiste russe et de sa compagne ont demandé la nullité d'actes d'enquêtes liés à leur interpellation en février 2020, dans le cadre de l'affaire Benjamin Griveaux.
L’affaire, qui avait éclaté en février 2020 suite à la diffusion en ligne de vidéos à caractère sexuel, avaient conduit l’ex-candidat LREM à la mairie de Paris Benjamin Griveaux à se retirer de la campagne des élections municipales. Près d’un an après, les avocats de Piotr Pavlenski, qui avait revendiqué la publication des images, et de sa compagne Alexandra de Taddeo ont demandé mardi devant la cour d'appel de Paris la nullité de leur interpellation.
Les avocats du réfugié politique russe et de la juriste, Mes Yassine Bouzrou et Noémie Saidi-Cottier, estiment que l’interpellation en question n'était pas régulière, pointant du doigt un certain nombre d'actes d'enquête qui en découlent.
L’interpellation de Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo, survenue dans l'ouest de la capitale, remonte au 15 février. L’arrestation avait été photographiée par un photographe de l'agence Bestimage, dirigée par Michèle Marchand, une proche du couple présidentiel. La publication par Paris Match des photos de l’interpellation avait conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire le 28 février. L'enquête en question a été confiée à un juge qui a mis en examen deux policiers le 10 septembre pour "violation du secret professionnel" et l'un des deux, soupçonné d'avoir falsifié un procès-verbal, également pour "faux en écriture publique".
La décision mise en délibéré au 23 février
L’arrestation de Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo avait été ordonnée dans le cadre d'une affaire de violences lors du réveillon, mais s'était produite le jour où Benjamin Griveaux avait déposé plainte pour la diffusion des vidéos à caractère sexuel.
On sait bien que toute la procédure ne sera pas annulée, mais il y a des procès-verbaux policiers qui sont mensongers
Selon Me Noémie Saidi-Cottier, Alexandra de Taddeo a été interpellée "artificiellement" dans l'affaire des violences lors du réveillon alors que l'objectif des enquêteurs était de la "garder" au commissariat jusqu'à ce que Benjamin Griveaux "finalise sa plainte" la visant avec Piotr Pavlenski. De quoi, toujours selon l’avocate, permettre l'ouverture d'une enquête par le parquet et son placement garde à vue pour ces faits. "On sait bien que toute la procédure ne sera pas annulée, mais il y a des procès-verbaux policiers qui sont mensongers", affirme Me Noémie Saidi-Cottier.
De son côté, le parquet général de la cour d'appel de Paris a demandé le rejet de ces demandes de nullité. La décision a été mise en délibéré au 23 février prochain.