De son investiture contestée jusqu’au renoncement, l’échec de la campagne de Benjamin Griveaux

Benjamin Griveaux a jeté l'éponge ce vendredi matin, après la diffusion en ligne d'une vidéo intime pour l’instant non-authentifiée. Dissidence de Cédric Villani, propositions ridiculisées, sondages… Retour sur une campagne ratée pour LREM à Paris.

De polémique en polémique. Benjamin Griveaux, qui a retiré ce vendredi sa candidature suite à la diffusion en ligne de vidéos et d'échanges à caractère sexuel jusqu’ici non authentifiés, a fait face à de nombreuses difficultés dès sa désignation par LREM. Et ce dès le début de sa campagne, voire même de sa pré-campagne.Tout commence avec d’importantes divisions internes au sein du parti présidentiel, et la candidature dissidente de Cédric Villani. Investi en juillet dernier en tant que prétendant LREM officiel alors que quatre de ses rivaux réclament une « consultation citoyenne », Benjamin Griveaux – macroniste de la première heure, et proche du président – doit en effet affronter début septembre le maintien de la candidature du mathématicien. Le député de l’Essonne, qui dénonce une procédure de désignation « viciée » au sein du mouvement, avait maintenu le suspens tout au long de l'été.

D’importantes divisions internes et des fuites dans la presse

Avec ce départ raté, Benjamin Griveaux peine à effacer les tensions au sein des rangs de LREM. D’autant que Le Point révèle mi-juillet des insultes prononcées par l’ex-porte-parole envers ses anciens concurrents. « Abrutis », « fils de p… » ou tenir « par les couilles »… Les amabilités en question, issues d'une discussion privée, visent Hugues Renson, Cédric Villani et Mounir Mahjoubi, qui soutiendra malgré tout sa campagne.L’ancien porte-parole du gouvernement aura beau appeler au rassemblement lors de son premier meeting, la situation ne s'arrange pas. D’autant qu’une nouvelle polémique, largement commentée sur les réseaux sociaux, suit d’emblée : Benjamin Griveaux publie le 16 juillet sur Twitter une photo de collaborateurs arrêtés en 1944 alors qu'il voulait rendre hommage aux victimes du Vel' d'Hiv', raflés en juillet 1942. Le député parisien plaide l’erreur.

Des sondages inquiétants pour LREM

La campagne de Benjamin Griveaux, concurrencé au sein de son propre mouvement par Cédric Villani, prend l’eau et l’ancien porte-parole du gouvernement peine à s’imposer face à son rival dissident, qui le talonne dans les sondages. Le candidat LREM officiel doit aussi dès novembre faire face à la campagne de Rachida Dati du côté de LR.Aux divisions internes et aux sondages, s’ajoutent des propositions de campagne très critiquées voire complètement ridiculisées par ses concurrents ou les internautes. Mise en pause pendant 6 mois des travaux à Paris, création d'une police municipale armée composée de 5 000 hommes, création d’un « Central Park parisien », déménagement de la gare de l’Est… Benjamin Griveaux est une nouvelle fois moqué sur les réseaux sociaux lorsqu’il promet jusqu'à 100 000 euros pour aider les Parisiens à acheter leur logement.

Des propositions de campagne moquées

Le changement de directeur de campagne, avec le départ de Pacôme Rupin et l’arrivée de Paul Midy, n'inverse pas la tendance. Début février, Benjamin Griveaux est de nouveau visé par de nombreux détournements et plaisanteries sur Twitter après la publication par son équipe de photos censées illustrer ses « craquages ». « Son équipe cherche à faire parler coûte que coûte », explique d'ailleurs alors à France 3 Paris Île-de-France le politologue Pierre-Emmanuel Guigo, agrégé d’histoire et enseignant-chercheur en communication politique à Sciences Po Paris et à l’université Paris-Créteil.Cette longue série d’échecs se termine donc ce vendredi 14 février : l’ancien porte-parole du gouvernement annonce son renoncement à la presse, après la diffusion d’images intimes revendiquée par l’artiste et activiste Piotr Pavlenski. Pour LREM, reste désormais à savoir qui pourra remplacer Benjamin Griveaux et terminer la campagne municipale. Cédric Villani, de son côté, a été exclu du parti présidentiel après avoir maintenu sa « candidature indépendante », fin janvier, malgré l’appel d’Emmanuel Macron.
 
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