L'artiste russe Piotr Pavlenski a été condamné mercredi à une peine de six mois de prison ferme, aménagée sous forme de bracelet électronique, pour avoir diffusé les vidéos à caractère sexuel qui ont entraîné la chute de l'ancien candidat LREM à la mairie de Paris Benjamin Griveaux en février 2020.
Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo ont été condamnés par le tribunal ce mercredi. L'artiste russe s'est vu infliger une peine de 6 mois de prison ferme (aménagée sous forme du port d'un bracelet électronique).
Sa compagne, qui avait eu une brève relation avec l'ancien porte-parole du gouvernement en 2018, s'est vue infliger six mois de prison avec sursis pour avoir conservé les vidéos mais aussi pour avoir participé à leur diffusion, ce qu'elle contestait.
Les deux prévenus ont aussi été condamnés à verser 15 000 euros de dommages et intérêts à Benjamin Griveaux, ainsi que 5 000 euros pour frais d'avocats.
Piotr Pavlenski a indiqué en sortant de la salle d'audience qu'il ne ferait pas appel.
"Attaques ignobles"
Pour l'avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka, "les élucubrations artistiques de l'un et les dénégations de l'autre ont été rejetées par le tribunal".
Piotr Pavlenski, connu pour des performances extrêmes en Russie et réfugié en France depuis 2017, revendique depuis l'origine cette diffusion comme un évènement d'"art politique".
Alors candidat LREM (aujourd'hui Renaissance) à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux avait abandonné le 14 février 2020 la campagne en fustigeant des "attaques ignobles mettant en cause (sa) vie privée".
Moins de 48 heures plus tôt, des vidéos d'un homme se masturbant avaient été publiées sur un site baptisé "Pornopolitique", dont le lien était relayé sur les réseaux sociaux.
Ces vidéos avaient été adressées par Benjamin Griveaux à Alexandra de Taddeo entre mai et août 2018. Elles avaient fait l'objet d'un montage avec des captures d'écran de messages échangés entre eux.
Cette démission de l'ancien secrétaire d'État et député avait provoqué un scandale politique: gauche et droite avaient critiqué unanimement un "naufrage voyeuriste" et une "menace pour la démocratie".