Huit mineurs et un majeur vont être présentés à un juge "aux fins d'ouverture d'une information judiciaire" ce samedi a annoncé le procureur de Paris. Douze personnes, dont onze mineurs avaient été placés en garde à vue.
Ces huit mineurs et un majeur sont "soupçonnés d'avoir constitué un groupe afin de préparer une action collective violente à l'égard d'un autre groupe de personnes en réaction à une précédente rixe, d'avoir dans ce cadre commis des violences sur Yuriy et de lui avoir volé son téléphone portable", indique un communiqué du procureur de Paris, Rémy Heitz.
Selon ce document, onze jeunes âgés de 15 à 17 ans et un majeur âgé de 18 ans, originaires de la commune limitrophe de Paris, Vanves (Hauts-de-Seine), avaient été placés en garde àà vue ces deux derniers jours. Ils étaient accusés de chefs graves : tentative d'assassinat, association de malfaiteurs en vue de la commission d'un crime et vol en réunion. "Quatre des mineurs s’étaient spontanément présentés aux services de police", poursuit le communiqué consulté par France 3 Paris Ile-de-France.
Trois mineurs ont été relâchés, sans être poursuivis.
Motifs encore flous
Yuriy, un collégien âgé de 15 ans, avait été conduit à l'hôpital dans un état grave après avoir été roué de coups dans la soirée du 15 janvier. Il se trouvait alors avec des amis sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement, un quartier aisé de la capitale.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blouson à capuche s'acharnant à coups de pied et de battes, ou de bâtons, sur une personne au sol, avant de l'abandonner.
Selon une source proche du dossier, Yuriy avait "un tournevis dans sa poche" lors de son agression. Mais les motifs de cette agression restent flous. "La précédente scène de violences ayant eu lieu le 10 janvier 2021 au Port Javel dans le 15e arrondissement de Paris fait l'objet d'une enquête distincte confiée au 3e district de police judiciaire", a précisé le procureur de Paris.
"J'ai demandé un audit de sécurisation de la dalle du front de Seine qui sera réalisée, je l'espère, dans les meilleurs délais par la préfecture de Police et la mairie de Paris. J'ai demandé des patrouilles de police supplémentaires, à la fois de la police nationale, de la DPSP qui est la Direction de la sécurité de la Ville de Paris et j'espère qu'elle pourra un jour se transformer en police armée", a quant à lui déclaré Philippe Gonjon, maire (LR) du XVe arrondissement.
Vendredi, la mairie de Paris, la préfecture de police, le rectorat et le parquet de Paris ont annoncé dans un communiqué commun un prochain renforcement de la stratégie anti-rixes, via une coopération avec les communes limitrophes et une augmentation du nombre de médiateurs.