Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, a décidé d'engager des "poursuites judiciaires" contre sa rivale UMP Nathalie Kosciusko-Morizet qui a affirmé dans le Journal du Dimanche qu'elle aurait été condamnée en 2012, a annoncé lundi à l'AFP son avocat.
"Madame Kosciusko-Morizet a affirmé dans le Journal du Dimanche du 31 mars 2013 qu'Anne Hidalgo aurait déjà été condamnée par la justice, ce qui est parfaitement faux", écrit Me Patrick Klugman, l'avocat d'Anne Hidalgo, dans un communiqué.
"Anne Hidalgo réprouve particulièrement le fait que Mme Kosciusko-Morizet ait souhaité initier sa campagne à Paris par de telles insinuations calomnieuses et n'accepte pas que sa probité puisse être mise en cause. Elle m'a donc mandaté pour donner une suite judiciaire à ces propos qui sont inacceptables de la part d'une élue de la République", ajoute l'avocat.
Quelques heures plus tard, Mme Kosciusko-Morizet a déclaré qu'elle "s'étonne d'une telle annonce". Selon un communiqué de son avocat, la députée de l'Essonne "n'admet pas que ses propos soient qualifiés d'insinuations calomnieuses" et "attend avec une grande sérénité un tel procès si, d'aventure, Mme Anne Hidalgo s'avisait de l'engager". "Elle sera, en effet, en mesure de démontrer que ses déclarations, telles que rapportées par le JDD, s'appuyaient sur des éléments sérieux et solides quant à la condamnation de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) pour travail dissimulé, Apur dont Mme Hidalgo assurait alors la présidence", affirme Me Jean-Yves Dupeux. "Une dispense de peine prononcée par une juridiction correctionnelle ou de police laisse entière la condamnation pénale", ajoute l'avocat.
Dimanche, la première adjointe du maire PS de Paris avait exprimé "sa consternation" à la lecture "des propos mensongers de Nathalie Kosciusko-Morizet". Elle avait démenti "de telles allégations" et appelé "à une campagne digne et respectueuse des personnes où la calomnie et les insinuations n'ont pas leur place".
Le Journal du Dimanche a fait état dans son édition du 31 mars d'une confidence de l'ancienne ministre UMP se plaignant "des leçons de morale" de Mme Hidalgo. NKM a assuré ainsi que la première adjointe de Bertrand Delanoë "a été condamnée en 2012 à 20.000 euros d'amende pour travail déguisé à l'Apur". Mme Kosciusko-Morizet a dit en outre au JDD, toujours à propos de Mme Hidalgo, que "cela ne l'a pas gênée d'être élue sur la liste de Jean-Paul Huchon, condamné pour prise illégale d'intérêts". "J'observe enfin que la conseillère de Paris Mireille Flam est mise en cause dans une affaire de favoritisme et toujours soutenue par Delanoë", a ajouté la députée UMP, selon le JDD.
L'entourage de Mme Hidalgo a rappelé, dimanche, qu'en janvier, l'Apur avait relevé dans un communiqué avoir été par deux fois "dispensé de peine" par la justice.