De leur côté, Thérèse et Fuencis habitent depuis plus de 30 ans dans le 11ème arrondissement. Pour elles, la plaie n'est pas refermée. Le soir du 13 novembre 2015, elles étaient à leurs fenêtres, à côté de la salle de spectacles du Bataclan. "Si on n'en parle pas, on essaie de vivre normalement. Mais c'est sûr, ça ressort", confient-elles.
Stigmates des attentats
Dans le quartier, pas facile d'oublier lorsque l'on croise à chaque coin de rue des militaires, ou des touristes venus se recueillir, comme sur la place de la République, devenue un symbole pour le monde entier.Les stigmates des attentats ont pourtant été toutes effacées. Dans les lieux touchés, la vie a repris. Ne restent désormais sur les murs que les peintures des habitants qui ont voulu redonner aux rues de la gaieté. "La ville est devenue un lieu d'expression, ce qu'elle n'était pas du tout avant", explique ainsi Sarah Gensburger, sociologue de la mémoire au CNRS.
Mais pour se reconstruire, certains ont choisi de partir. Laïs, qui a mis en vente son restaurant, va bientôt franchir le pas. "J'essaie de faire tout ce que je peux, changer la carte régulièrement. Ça décolle pas plus que ça. J'ai envie de tourner la page", raconte-t-elle.