Entretien avec Audrey Pulvar, désormais officiellement candidate aux régionales avec la liste "Île-de-France en commun", soutenue par le PS, Place publique et le PRG. Une plateforme qui ne rassemble à ce stade ni les écologistes, ni les communistes.
La gauche reste divisée à l’approche des élections régionales. A ce stade, trois candidats de gauche sont officiellement en lice : Julien Bayou, numéro un d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ; Clémentine Autain, députée de la France insoumise (LFI), qui devrait recevoir le soutien des communistes ; et Audrey Pulvar à la tête d’"Ile-de-France en commun", une liste soutenue par le PS, Place publique et le PRG.
L’ancienne journaliste, désormais adjointe de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo (en charge de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts), a en effet officialisé sa candidature cette semaine. Néophyte en politique avant son élection en juin au Conseil de Paris, elle refuse de parler d’un échec quant à la division actuelle des formations politiques de gauche.
D’autres formations politiques de gauche que celles déjà présentes nous appellent, veulent nous rejoindre
""Île-de-France en commun" rassemble plusieurs partis de gauche, peut-être pas autant que nous le souhaitions, explique Audrey Pulvar à France 3 Paris Île-de-France, à l’occasion d’un entretien à distance mercredi soir depuis l’hôtel de ville de Paris. Mais d’autres formations politiques de gauche que celles déjà présentes nous appellent, veulent nous rejoindre."
Et d’affirmer : "Il n’y a pas d’hégémonie du Parti Socialiste au sein d’"Île-de-France en commun", auquel seraient inféodés des "petits partis". Il y a plusieurs partis de gauche à égalité dans cette formation, et qui portent notre candidature."
"Pass unique Jeune Francilien" et gratuité des transports publics
La candidate a déjà annoncé plusieurs points issus de son programme, notamment la mise en place d'un "Pass unique Jeune Francilien" pour les 18-25 ans, pour centraliser l'ensemble des aides départementales, régionales, gouvernementales auxquelles les jeunes peuvent prétendre.
Autre mesure annoncée, si elle est élue : la gratuité des transports publics, qui serait mise en place progressivement pour tout le monde, entre septembre prochain et 2026. Une mesure qui coûterait entre 2,2 à 3,5 milliards d’euros selon les estimations avancées par "Île-de-France en commun", et qui provoque de nombreuses critiques à droite.
Beaucoup de familles verront la différence. Beaucoup de jeunes auront plus de pouvoir d’achat.
Audrey Pulvar défend sa proposition : "Ces trois milliards d’euros, c’est du fonctionnement. Ce n’est pas de l’investissement… L’investissement, on n’y touche pas. Le versement transport, on n’y touche pas. En septembre 2021, quand nous allons commencer la gratuité pour les moins de 18 ans, les étudiants et les demandeurs d’emploi entre 18 et 25 ans, beaucoup de familles verront la différence. Beaucoup de jeunes auront plus de pouvoir d’achat et pourront se déplacer. Aller aussi plus facilement chercher un emploi. Et en plus, nous serons responsables en matière de réponses à l’urgence climatique."
Pour ce qui est du scrutin, initialement prévu en mars, il devrait être repoussé en raison de l'épidémie de coronavirus. Sa tenue, en juin, reste conditionnée à l'évolution de la crise sanitaire.