De mai à juin 1968, les manifestations étudiantes éclatent dans la capitale. 50 ans plus tard, le Quartier latin – au cœur de la contestation, à l'époque – a bien changé.
Comment Paris et le Quartier latin, l'un des lieux symboliques de la contestation, ont-ils évolué depuis Mai 68 ? Cinq décennies après la fin des révoltes étudiantes, nous sommes retournés sur place pour comparer, photos à l’appui.
#1 Des cars de CRS aux voitures de police, place de la Sorbonne
Le
16 juin 1968 à Paris, un groupe de policiers se positionne sur le boulevard Saint-Michel. Tout ça peu de temps avant l'évacuation par les forces de l'ordre de
l'université de Paris-Sorbonne, dont la chapelle est visible juste derrière.
#2 Devant Le Champo, d’un film à l’autre
11 juin 1968 : une division de gendarmes mobiles avance rue des Ecoles, en direction de la Sorbonne au cours des troubles qui ont éclaté à la suite de la mort du lycéen
Gilles Tautin, mort noyé en sautant dans la Seine pour échapper à la police à Meulans. Près de 50 ans après,
le cinéma Le Champo n’affiche plus
Certains l'aiment chaud de Billy Wilder sur sa façade, mais
Le Bel Antonio de Mauro Bolognini.
#3 17, rue de la Sorbonne
Devant l’université, un cordon de police monte la garde le
3 mai 1968, en pleine manifestation étudiante. Sur la façade, «
Sorbonne » a depuis remplacé l’inscription «
Université de Paris - Faculté des Lettres ».
#4 La librairie Saint-Michel est morte, vive Gap
Le
5 mai 1968, des policiers casqués sur la place de la Sorbonne.
La librairie Saint-Michel, dont on aperçoit la façade en arrière-plan, a depuis été remplacée par
un magasin Gap.
#5 D’une chaîne de fast-food à l’autre
Des jeunes fuient les CRS, en pleine manifestation, le
3 mai 1968. Le carrefour entre le boulevard Saint-Michel et la rue Soufflot a depuis bien évolué. Fini
Wimpy, tout premier restaurant de hamburgers ouvert en France (une enseigne britannique importée par
Jacques Borel) : on croise aujourd’hui un
Burger King et, en face, un
McDonald’s.
#6 Joseph Gibert, Gibert Jospeh
Le
6 mai 1968, une dizaine de manifestants affrontent la police, au 30 boulevard Saint Michel, en face de
Gibert Joseph. 50 ans plus tard,
la papeterie – présente depuis 1929 – est toujours là mais son nom (
Joseph Gibert à l'époque) a changé, résultat des séparations et réunifications au sein du réseau de libraires.