Le maire de Paris PS Bertrand Delanoë a conclu lundi les débats de son dernier Conseil de Paris en affirmant n'éprouver ni "nostalgie" ni "tristesse" au moment de quitter l'Hôtel de Ville.
"Je n'ai aucune nostalgie, aucune tristesse, j'ai plein de joie dans le coeur. Parce que c'est Paris. Parce que cette ville mérite tous les enthousiasmes, mérite tous les élans d'amour, mérite de travailler, mérite qu'on donne tout", a déclaré M. Delanoë, élu maire en 2001.
"Les Parisiens m'ont fait l'honneur de me faire confiance en 2001 et en 2008. Je crois que je n'ai jamais rien reçu de plus grand, de plus noble, de plus exigeant", a poursuivi le maire.
Elus de droite comme de gauche se sont levés à la fin du discours du maire pour l'applaudir, à l'exception notable du président de la fédération UMP Philippe Goujon.
Présente au cours des débats, la maire UMP du VIIe arrondissement, Rachida Dati, s'était quant à elle absentée.
M. Delanoë a salué dans son discours les anciens maires RPR Jacques Chirac et Jean Tiberi, ainsi que ses adversaires malheureux de 2001 et 2008 Philippe Séguin et Françoise de Panafieu.
Il a aussi rendu hommage à ceux qui comme lui vivaient "leurs derniers instants... de conseiller de Paris", se plaignant dans un sourire du "petit côté nécrologique" de certains articles récents à son sujet.
Evoquant très brièvement son bilan, M. Delanoë a une nouvelle fois souligné qu'il y avait "125.000 Parisiens de plus" qu'en 2001, 16.000 familles, 31.000 jeunes.
Le discours de M. Delanoë a conclu une séance du Conseil de Paris très allégée, au cours de laquelle les hommages d'un camp à l'autre se sont succédé, le député-maire UMP du XVIe Claude Goasguen saluant par exemple le travail de l'adjoint aux sports PCF Jean Vuillermoz.
Rompant avec cette atmosphère consensuelle, la conseillère de Paris UMP Florence Berthout a interrogé M. Delanoë sur le versement, évoqué par "Le Point" vendredi, d'une indemnité de 242.000 euros à l'ancien directeur général de l'office de tourisme et des congrès, poussé vers la sortie en raison d'un possible "conflit d'intérêts".
Après avoir laissé son adjoint aux finances répondre sur le fond, M. Delanoë a jugé "ni classe, ni habile, ni opportun" cette attaque. "Mme Berthout, pendant ces 13 années, il y a eu des tentatives de mettre en cause mon honneur, ça n'a jamais marché, parce qu'il n'y avait pas de base réelle" à ces accusations, a-t-il réagi.
Plus tôt dans la matinée, les groupes EELV et UMP avaient saisi l'occasion d'une délibération pour dénoncer la rénovation à grands frais du stade de rugby Jean-Bouin, qui peine à faire le plein de ses 20.000 places. "C'est un magnifique équipement, et Paris doit être capable d'investir le plus possible et en majorité sur les équipements de proximité, mais aussi de tenir son rang", a répondu M. Delanoë.
Chef du groupe UMP au Conseil de Paris, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret avait affirmé en marge du Conseil de Paris ne pas "regretter" le départ de M. Delanoë. "Il n'a jamais traité convenablement son opposition", a-t-il dit à la presse.