Alors que le musée doit fermer ses portes en 2025, les salariés en grève craignent pour l'avenir de leur emploi. Un protocole d'accord n'a toujours pas été trouvé avec la direction.
Les syndicats du Centre Pompidou à Paris, "en rupture de confiance" avec leur direction, seront reçus mardi au ministère de la Culture, tandis que la grève des salariés se poursuit depuis bientôt un mois, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
L'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, SUD) a annoncé ce rendez-vous lors d'une assemblée générale qui a rassemblé entre 250 et 300 salariés (sur le millier qui travaille dans ce grand musée d'art moderne et environ 400 directement concernés par un déménagement pendant sa fermeture pour cinq ans à partir de 2025), ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les grévistes attendent des garanties sur le maintien de leurs emplois
Le ministère a confirmé ce rendez-vous à l'AFP, tandis que la direction propose de recevoir les salariés sans leurs représentants un peu plus tôt dans la journée.
Inauguré il y a près d'un demi-siècle, le Centre Pompidou doit fermer progressivement à partir de 2025 pour d'importants travaux de désamiantage et de rénovation, estimés à plus de 260 millions d'euros et au moins le double si l'on inclut le coût du nouveau projet culturel prévu à cette occasion.
Les personnels réunis lundi ont voté massivement la reconduction de leur grève, faute d'avancées avec la direction sur un protocole d'accord dont ils attendent des garanties sur l'avenir de leurs emplois et de leurs missions.
Les grévistes ont reçu le soutien des députés Jérôme Legavre (LFI) et Julien Bayou (EELV), présents à l'AG, a constaté l'AFP. Le Centre Pompidou était à nouveau fermé lundi, comme la veille.
Une "rupture de confiance"
L'intersyndicale parle d'une "rupture de confiance" avec la direction, après que le président du Centre, Laurent le Bon, qui s'était engagé à la recevoir la semaine dernière, n'a pas honoré ce rendez-vous vendredi, après l'avoir repoussé "à deux reprises".
Les syndicats estiment unanimement que le protocole d'accord "ne garantit ni le devenir des emplois et des missions, ni leur non-externalisation".
Ils réclament par ailleurs que les salariés concernés par un déménagement pendant la fermeture soient rassemblés dans un lieu unique, tout comme les collections (plus de 140.000 œuvres, de Marc Chagall à Pablo Picasso, en passant par Frida Kahlo et Joan Miro), ce que le ministère et la direction ont exclu à plusieurs reprises.
Pendant la fermeture, les agents doivent être redéployés pour partie au Grand Palais, en travaux de restauration et qui doit rouvrir en 2024, dans des locaux de stockage des collections au nord de Paris puis sur un nouveau pôle de création et de conservation à Massy (région parisienne) qui doit ouvrir en 2026.