Certains cinémas sans pass sanitaire à Paris : "Il n’y ni rébellion, ni revendication militante"

Plusieurs établissements indépendants ont décidé de baisser leur capacité d’accueil sous le seuil de 50 spectateurs, tout en conservant le port du masque obligatoire. Un choix qui relève surtout d’un "choix organisationnel et stratégique", assure le gérant du Brady, Fabien Houi.

Malgré l’extension du pass sanitaire aux lieux de culture et loisirs qui accueillent au moins 50 personnes, depuis mercredi 21 juillet, il est parfois encore possible d’aller au cinéma à Paris sans présenter de QR Code. Certains établissements de la capitale ont en effet fait un choix : baisser leur capacité d'accueil, en mettant en vente moins de 50 places.

Si la jauge maximale se limite à 49 spectateurs, le pass sanitaire ne s’applique pas. Mais, parallèlement, cela implique de conserver le port obligatoire du masque. Le Luminor, l’Archipel… Plusieurs salles ont ainsi annoncé leur décision, tout en soulignant l’importance de continuer à respecter les règles sanitaires.

Certains cinémas soulignent l’importance, selon eux, de maintenir une culture "accessible à tous et en toute sécurité". C’est par exemple le cas des 5 Caumartin, des 7 Parnassiens, ou du Lincoln, qui explique ne pas avoir à "porter de jugement" sur "les choix de chacun".

Les cinémas Chaplin, eux, disent vouloir permettre aux spectateurs "de prendre une décision mûrement réfléchie concernant leur vaccination ou non", et de "laisser le temps de choisir". La direction des 3 Luxembourg souligne, elle, sa volonté de "permettre à celles et ceux qui n’auraient pas encore été vaccinés de profiter de la programmation" du cinéma, tout en précisant que "la présentation du pass sanitaire pourrait s’imposer à partir du 28 juillet sur certaines séances du soir".

"C’est un choix organisationnel et stratégique"

De son côté, le Brady, situé dans le Xe arrondissement, a également annoncé une jauge maximale de 49 spectateurs par salle, mais en présentant cette décision comme une "simple application" du décret publié cette semaine. Fabien Houi, propriétaire du cinéma et par ailleurs président des Cinémas indépendants parisiens, veut éviter "toute confusion avec un acte politique" : "Il n’y ni rébellion, ni revendication militante".

Le dispositif est "tout à fait légal", rappelle le gérant : "C’est un choix organisationnel et stratégique. On a regardé les entrées sur les huit dernières semaines. Statistiquement, très peu de séances - à part les avant-premières et les marathons - dépassent les 50 spectateurs. Il faut également noter qu’on est l’été, avec donc la moitié de l’effectif en congés. C’est aussi un gain de temps, sans contrôles, pour faire entrer les spectateurs."

Fabien Houi dit vouloir "rester prudent" : "On a annoncé cette jauge maximale de 49 spectateurs pour la semaine cinématographique en cours, jusqu’à mardi prochain donc. On essaie de garder une démarche pédagogique avec tous les clients. En fonction de la fréquentation, on pourrait être amené à demander le pass sanitaire à l’avenir."

Le pass sanitaire est une nouvelle contrainte, et il manque des précisions sur certaines règles, mais on va s’adapter

Fabien Houi, gérant du Brady et président des Cinémas indépendants parisiens

Le gérant du Brady explique aussi que le choix a été fait en raison de "l’extension en deux temps" du pass sanitaire - les bars, les restaurants ou encore les trains n’étant concernés par le dispositif qu’à partir de début août. "Toutes les conditions ne sont pas encore tout à fait établies, note-t-il. Le mode opératoire, par exemple pour la vérification des pièces d’identité, pourrait encore changer selon les revendications des différentes professions. Dans les cinémas, on est contraint par le temps avec des heures fixes et souvent sans réservations prises,  donc il faut que le dispositif soit bien adapté."

Au-delà du pass sanitaire, le président des Cinémas indépendants parisiens affirme que la reprise "se passe bien au niveau national" pour les cinémas. "Les entrées pour cette réouverture 2021 sont plutôt bonnes et ressemblent aux fréquentations de 2019, qui était une année record, détaille-t-il. En 2020, les chiffres étaient catastrophiques. Donc le pass sanitaire arrive dans un contexte où la profession est plutôt enthousiaste. C’est une nouvelle contrainte, et il manque des précisions sur certaines règles, mais on va s’adapter."

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