Convoqués ce jeudi devant la commission de discipline de la LFP, le Paris Saint-Germain et quatre de ses joueurs font face à une éventuelle sanction après des chants homophobes entendus au Parc des Princes lors d’un match contre l'OM.
Au lendemain d’une lourde défaite à Newcastle (4-1) lors de la 2e journée de Ligue des champions, des représentants du PSG sont convoqués ce jeudi vers 18h devant la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Quatre joueurs sont également concernés : Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Achraf Hakimi et Layvin Kurzawa.
La polémique remonte au 24 septembre, lors de la victoire du club parisien contre l'Olympique de Marseille au Parc des Princes (4-0). Des milliers de supporters, principalement les Ultras de la tribune Auteuil, avaient repris des chants homophobes pendant une dizaine de minutes.
Au coup de sifflet final du match, les joueurs parisiens s'étaient rassemblés devant cette même tribune Auteuil pour fêter la victoire. Pendant ces célébrations, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Achraf Hakimi et Layvin Kurzawa ont été vus chantant des insultes contre leurs adversaires du jour.
Ces joueurs ont depuis présenté leurs excuses sur les réseaux sociaux, disant "regretter sincèrement" leurs paroles notamment au regard de leur "devoir d'exemplarité". Dimanche soir, lors du choc en D1 féminine entre le Paris SG et l’OL au Parc des Princes, les ultras parisiens ont affiché une banderole indiquant "Paris contre les discriminations et les récupérations", pendant plusieurs minutes dans la tribune Auteuil.
Au même moment, mais à Rennes, d'autres chants homophobes ont été entendus au Roazhon Park lors du match Rennes-Nantes. Cette affaire sera examinée également ce jeudi par la commission disciplinaire de la Ligue, sans qu'une sanction ne soit prise dans la journée.
202 sanctions prises la saison dernière pour des faits de discrimination
Le PSG pourrait être lui sanctionné dès ce jeudi d'une fermeture de tribune du Parc des princes, avec ou sans sursis. Les quatre joueurs concernés pourraient écoper d'un match de suspension, ferme ou avec sursis.
"Il faut condamner ce type de propos. J'invite les supporters à faire preuve de plus d'imagination. Quand j'étais jeune, j'étais aussi dans ces tribunes, j'entendais déjà les mêmes chants", a réagi auprès de l'AFP Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football, suite aux chants homophobes de PSG-OM. "Je les invite à renouveler leur répertoire parce que ce type de propos n'est plus en adéquation avec la société dans laquelle on vit", a-t-il ajouté.
La première rencontre de football professionnel à être interrompue par un arbitre en France pour des chants homophobes - un match de Ligue 2 entre Nancy et Le Mans - remonte au 16 août 2019. Une tribune du stade de Nancy avait été fermée un match. Le 28 août de la même année, Nice-Marseille, en Ligue 1, avait aussi été interrompu quelques minutes après le déploiement de banderoles à caractère homophobe. Une partie d'une tribune avait été fermée à Nice.
Quelque 202 sanctions ont été prises la saison dernière par la commission de discipline de la LFP pour des faits de discrimination, en grande majorité à caractère homophobe, lors de 175 matchs : 106 rappels à l'ordre, 61 amendes avec sursis, 34 amendes fermes et une fermeture de tribune (banderoles lors de Montpellier-Nantes).
La LFP a mis en place plusieurs actions de lutte contre l'homophobie dans le football. Tous les ans, un maillot floqué arc-en-ciel est porté par l'ensemble des joueurs. L'an dernier, certains joueurs avaient refusé de porter ce maillot et n'avaient donc pas joué pour leur club, suscitant les critiques des associations de lutte contre l'homophobie.