Suite à la mort de Neko, un chat tué par un TGV en gare Montparnasse, la SNCF Voyageurs est reconnue coupable de négligence par le tribunal de police de Paris. En juin, à l’ouverture du procès, la SNCF disait "regretter ce triste incident".
Six mois après le décès du chat Neko, retrouvé mort sur les rails de la gare Montparnasse, la filiale SNCF Voyageurs a été reconnue coupable de négligence et condamnée à verser 1000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux plaignantes, propriétaires du félin.
Le tribunal de police a dénoncé "l'absence d'engagement de moyens humains nécessaires pour récupérer le chat" écrasé par un TGV, rapporte l’AFP. La société était poursuivie pour atteinte involontaire à la vie ou à l'intégrité d'un animal domestique.
Les faits remontent au 2 janvier dernier : Neko, le chat de deux voyageuses bordelaises - une mère et sa fille - s’échappe de sa cage de voyage avant le départ d’un TGV et fuit vers les rails, en se cachant sous le train à l’arrêt. Malgré les demandes des deux maîtresses de Neko pour retarder le départ et déloger l’animal, le TGV démarre et le chat est tué.
"On n’a pas le droit de le tuer impunément comme ça"
L’audience, dont le jugement avait été mis en délibéré, remonte au 19 juin. Les plaignantes, soutenues par la Fondation 30 millions d’amis, avaient décidé de plaider l’incompétence du tribunal de police, en espérant voir la SNCF renvoyée devant le tribunal correctionnel pour atteinte volontaire à la vie d'un animal.
Me Xavier Bacquet, l’avocat des plaignantes, estimait auprès de France 3 Paris Île-de-France que la mort du chat avait été "donnée volontairement" : "Les agents de la SNCF ont été informés de la présence du chat, mais ils ont refusé d’intervenir pour récupérer l’animal. La maîtresse a demandé de l’aide et a expliqué la situation, mais rien n’a été fait pour tenter de sauver le chat. La décision de faire démarrer le train, malgré le danger de mort que cela représentait pour l’animal, a été prise sciemment. Ce n’est pas un accident involontaire, la SNCF était consciente que le train allait écraser le chat."
"Un chat est un être vivant et sensible, on n’a pas le droit de le tuer impunément comme ça, en toute connaissance de cause", avait également dénoncé Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Appelant à "faire de cette affaire un exemple", elle avait souligné l’"immense émotion" suscitée par l’affaire : "On parle d’un être vivant, c’est inacceptable. Quand j’entends que 'ce n’était qu’un chat' ou que 'la maîtresse n’avait qu’à faire en sorte qu’il ne s’échappe pas', je trouve ça abominable."
"Le chat n’était plus visible", selon la SNCF
Lors de l’ouverture du procès, la SNCF Voyageurs indiquait à France 3 Paris Île-de-France qu’elle contestait avoir sciemment entraîné la mort du chat : "Le chat Neko s’était échappé du sac de sa propriétaire. Malgré les recherches menées par nos équipes SNCF et les propriétaires, le chat n’était plus visible et au moment où le train a démarré, on n’avait aucune idée de l’endroit où il s’était enfui."
La société expliquait "regretter ce triste incident". La SNCF Voyageurs affirmait aussi "se préoccuper de la cause animale et de la sécurité des animaux de compagnie qui voyagent en train et ça n’est en aucun cas une situation qui nous laisse insensible".
De son côté, le parquet avait demandé la relaxe de la société. Lors de la lecture de la décision ce mardi, aucune des parties n'était présente à l'audience.