Les acrobates du cirkVost présentent « Hurt me Tender » sur la pelouse de Reuilly dans le 12ème arrondissement de Paris. Un spectacle à couper le souffle.
Sous le chapiteau, une impressionnante structure métallique attire le regard. Près de 20 mètres de haut et presque autant en longueur. A chaque extrémité, les acrobates du cirkVOST s’échauffent, prêts pour le grand saut. Depuis plus d’un an, ils répètent inlassablement les doubles, les triples sauts et toutes les autres figures incroyables de leur nouveau spectacle intitulé « Hurt me Tender ».
« Le fait de balancer quelqu’un de 50 ou 60 kilos et de le lancer 6 mètres plus loin vers un autre porteur qui va l’attraper ! Le secret, c’est l’entraînement », déclare Jef Naets, un des porteurs du collectif. Et de poursuivre : « là-haut, ça va très vite. Le voltigeur met deux ou trois secondes pour traverser la structure, pour passer du premier trapèze à la balançoire et de la balançoire au deuxième trapèze. Pour réussir, il faut du travail. »
Une réception au dixième de seconde
Un travail difficile et pour cause ! Au moment de la réception, le poids du voltigeur est démultiplié. Il pèse l’équivalent de 600 kilos et le contact s’effectue au dixième de seconde. Pour Océane Sunniva Peillet, qui est trapéziste voltigeuse, cette discipline est parfois ingrate. Une véritable endurance à l’échec.
"Ça peut vraiment rendre fou"
« Il y a des jours où on a peur, ou des jours où le corps ne veut pas. De réapprendre cent fois les mêmes choses, des figures qu’on fait depuis quinze ans et qui certains jours ne passent pas, ça peut vraiment rendre fou. » Océane a découvert le trapèze volant lorsqu‘elle était toute jeune, grâce aux Arts Sauts. Une compagnie pionnière qui dans les années 1990 réinvente le trapèze volant en mélangeant la performance physique et le beau, l’art acrobatique et la poésie des envolées. Le regard novateur est salué dans le monde entier. Aujourd’hui, en dignes héritiers, les acrobates du cirkVOST perpétuent la tradition de leurs aînés.
Une invention parisienne
Mais voilà, les temps ont changé et la pression économique de plus en plus difficile à supporter pour une compagnie. Entre deux sauts périlleux, Cécile Yvinec, voltigeuse, nous explique que « tout le matériel, c’est quatre semi-remorques qui se déplacent. Pour chauffer un chapiteau, c’est des coûts énormes. On est quand même une équipe de 14 personnes, alors c’est vrai que tout ça a des coûts très importants et qu’on a de plus en plus de mal à trouver des financements. On est obligé de faire des efforts financiers personnels. »
En France, sur près de 400 compagnies de cirque enregistrées, seules deux pratiquent le trapèze volant à grande échelle. Pour mémoire, rappelons que cette spécialité française a été inventée à Paris, il y a 249 ans, par Jules Léotard. Aujourd’hui, le trapèze volant a le vague à l’âme et parfois la nausée, et ce n’est pas à cause des acrobaties. Le cirkVOST est en démonstration sur la pelouse de Reuilly. Allez-y, c’est à couper le souffle.
► « CirkVOST, Hurt me Tender », jusqu’au 14 octobre sur la Pelouse de Reuilly. Paris 12ème En savoir plus : http://www.cirkvost.eu/