La colère des commerçants après les heurts à Paris qui ont suivi la défaite du PSG

Certains commerçants expriment un "ras-le-bol" après les heurts survenus dimanche dans le quartier des Champs-Elysées, suite à la défaite du Paris Saint-Germain en finale de la Ligue des Champions. La maire du VIIIe demande une interdiction totale des manifestations dans le secteur.

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Sentiment de colère du côté des commerçants du VIIIe arrondissement, suite aux dégradations de dimanche. "Il y a un ras-le-bol dans tout le quartier, raconte une commerçante, dont l’enseigne ne souhaite pas communiquer. Ça a malheureusement commencé avec les attentats, on a ensuite eu les gilets jaunes, puis les grèves, et maintenant de soi-disant amateurs de foot."

Cette commerçante, qui décrit une "situation invivable", a déploré lundi des vitrines cassées et d’importantes dégradations dans son établissement : "On a tout détruit, on ne peut pas rouvrir et on ne sait pas combien de temps ça va durer. Au bout d’un moment, est-ce qu’on va devoir fermer boutique ? Ce sont quand même les commerçants qui font vivre la France… Les étrangers ne prennent plus plaisir à venir à Paris."Dimanche soir, après la défaite du PSG, les heurts ont eu lieu dans le quartier des Champs-Elysées et aux abords du Parc des Princes. Une quinzaine de véhicules et une dizaine de scooters ont été brûlés du côté des Champs-Elysées.

"Depuis plus de deux ans, nous subissons des manifestations sans arrêt"

Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France décrit aussi un "ras-le-bol" : "Depuis plus de deux ans, nous subissons des manifestations sans arrêt. Les forces de police font tout ce qu’elles peuvent, mais on se demande où passe l’état de droit. Ces violences et débordements révèlent un problème sociétal dont l’Etat doit se saisir. Trop, c’est trop. Lors des gilets jaunes, tous les samedis ont été flingués pour les commerces sur le parcours des rassemblements, et malgré les promesses de nombreux commerçants n’ont pas été soutenus."

Un commerçant affecté par des manifestations et qui ne peut pas ouvrir ne peut pas faire entrer d’argent...

Francis Palombi, président de la Confédération des Commerçants de France

Le président de la Confédération des Commerçants de France demande ainsi "la mise en place d’une convention sur la sécurité", en référence à la Convention citoyenne pour le climat. "Un commerçant affecté par des manifestations et qui ne peut pas ouvrir ne peut pas faire entrer d’argent, donc soit il est aidé, mais ça ne peut pas être infini, soit il ferme. Gérald Darmanin fait le bon constat, mais on demande des actes. Il faut plus de coordination entre la justice, qui doit être renforcée avec plus de moyens, et le travail de la police", ajoute Francis Palombi, qui pointe aussi du doigt "un problème d’alcoolisation des gens lors des violences".

C’est beaucoup trop, et ce n’est pas comme cela que l’économie va redémarrer.

Jeanne d’Hauteserre, la maire du VIIIe arrondissement (LR)

Selon la maire du VIIIe arrondissement, Jeanne d’Hauteserre (LR), les heurts étaient prévisibles. L’édile demande de proscrire totalement les manifestations dans le quartier : "Les habitants et les commerçants ne veulent plus avoir de manifestations dans l’arrondissement parce qu’ils ont payé un tribut lourd depuis plus de deux ans avec les manifestations violentes des gilets jaunes, ensuite avec les manifestations contre la réforme des retraites… On a subi ensuite le coronavirus, c’est beaucoup trop, et ce n’est pas comme cela que l’économie va redémarrer."

148 interpellations dimanche

Pour ce qui est des autorités, la préfecture de police avait mis en place lundi plusieurs dispositions, en place jusqu’à ce mardi matin à 6h : l’interdiction des défilés et des rassemblements liés à la finale de la Ligue des champions, "partout dans la capitale", mais aussi la fermeture des bars, débits de boissons et restaurants, ainsi que l’interdiction de consommer de l’alcool, dans le secteur du Parc des Princes.

Les autorités ont communiqué un bilan de 148 interpellations, et 404 verbalisations pour non-port du masque, au cours de la soirée de dimanche. Les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et des lanceurs de balle de défense (LBD), avaient mis en place un important dispositif de sécurité, avec 3000 policiers déployés dans la capitale.
 
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