Nathalie Kosciusko-Morizet était dimanche en campagne sur un marché du XV ème arrondissement. Quelle influence va avoir l'affaire Cahuzac sur la campagne de la primaire UMP pour Paris ?
Ils seront vraisemblablement six à participer à la primaire UMP qui désignera le candidat du parti à la mairie de Paris.
"Je suis heureuse que Rachida Dati soit présente"
Chenva Tieu, le dernier parti, nous a annoncé cet après-midi avoir le nombre de parrainages requis. Quant à Rachida Dati, elle a confirmé au JDD ce matin qu'elle compte bien se lancer dans la bataille.
Une bonne nouvelle pour Nathalie Kosciuscko-Morizet dont l'entourage espérait que la candidature de la maire du VII ème "crédibilise le processus". "Je suis cohérente. A partir du moment, où il y a une primaire, je souhaite qu'il y ait des candidats et des candidats de qualité. Je suis heureuse que Rachida Dati soit présente", commente-t-elle.
Tous les feux sont donc au vert pour la campagne qui commence et qui se déroulera jusqu'au 31 mai prochain. Sauf qu'elle risque d'entrer en collision avec les remous nés de l'Affaire Cahuzac et le désaveu du personnel politique qu'ils entraînent.
Est-ce le meilleur moment pour lancer une campagne quand l'UMP espère mobiliser un maximum de parisiens pour voter à cette primaire ? Réponse avec Nathalie Kosciusko-Morizet qui était ce matin dans le XV ème arrondissement.
Le contexte Cahuzac
Sur le marché Convention, l'accueil est plutôt bienveillant pour la candidate de l'UMP. Quelques personnes viennent lui apporter des parrainages, d'autres plus nombreux lui glisser des encouragements.
Mais, dans ce quartier familial de classe moyenne supérieure, aucun quolibet, aucune invective sur le thème du "tous pourris". Beaucoup de gens l'accostent pour discuter de la propreté à Paris. Ce sera le seul coup de balai évoqué. Personne ne poursuit la métaphore mélenchonienne pour parler de l'affaire Cahuzac.
NKM s'arrête devant un étal de journaux dont les gros titres nous rappellent l'actualité politique chargée des derniers jours. L'occasion, quand même de questionner la candidate sur l'atmosphère contemporaine.
"Est ce difficile dans ce contexte de lancer une campagne", lui demandai-je. "C'est à Madame qu'il faut demander", répond-elle avisant la marchande de journaux. "La vraie spécialiste de l'actualité, ce n'est pas le politique, c'est celle qui la vend. Posez-lui la question", poursuit-elle.
Tournons-nous donc vers la marchande de journaux. "Ca va très bien, ça se passe bien. Tout le monde achète, tout le monde veut-être au courant", affirme la marchande.
"Y a pas de bon ou de mauvais contexte. Dans une campagne ce qui compte, ce sont les idées qu'on développe et l'enthousiasme qu'on y met. Et puis en un an (les municipales à Paris ont lieu en mars 2014 ndlr), des contextes différents il y en aura", conclut Nathalie Kosciuscko-Morizet.
"Responsabilité particulière"
Mais quelques minutes plus tard, devant des militants UMP réunis dans un café de la Convention, elle aborde spontanément la thématique. Dans une optique politicienne classique.
"Face à ces scandales, la réponse du gouvernement et celle du président de la République ne permettent en aucune manière de renouer le lien de confiance avec les Français", explique NKM.
"Avoir une crise morale en plus (de la crise sociale ndlr), avoir un tel déficit de confiance, une telle confusion c'est terrible. On a donc chacun une responsabilité particulière pour ceux qui s'engagent en politique", ajoute-t-elle.
Rassemblement
Car, l'UMP sait bien que le discrédit la touche aussi. Sur le marché du XV ème, une sympathisante n'oublie pas le duel Copé/Fillon et confesse que cela ne lui donne guère envie de participer à la primaire.
"Je trouve que ce n'était pas une très belle attitude. C'était décevant de la part de leaders politiques qui doivent bien se comporter", explique-t-elle tout en regardant de loin les militants qui tractent.
A l'UMP Paris, on ne souhaite pas endosser un costume trop grand. Mais on sait bien que l'enjeu de cette primaire dépasse le simple résultat pour la capitale. Il s'agit aussi d'organiser un scrutin interne, sans fausse note et de redorer l'image du parti.
Les communicants avaient une obsession aujourd'hui. Pouvoir faire une photo de famille des six candidats potentiels mardi au moment du dépôt des parrainages. Une image de rassemblement bon enfant pour lutter contre le climat politique délétère.
Ce n'est pas grand chose, mais c'est toujours cela de pris.