Covid-19 : faut-il vraiment s'inquiéter du variant Eris en Île-de-France ?

Un descendant du variant Omicron a fait son apparition. Baptisé "EG.5" par la communauté scientifique, c'est désormais le variant du Covid majoritaire en France. À l'hôpital Tenon à Paris, le signal est encore "faible", selon le Pr. Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses. Faut-il s'inquiéter ?

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Le Covid-19 pourrait bien faire son retour cet été. Plus particulièrement, c'est une souche, baptisée par certains "Eris" (du nom de la déesse grecque de la discorde), et descendante du variant Omicron, qui est surveillée de près.

Présentant une mutation par rapport à son "ancêtre", il se pourrait bien que ce petit nouveau, XBB 1.9.2.5.1, rebaptisé "EG.5.1", soit davantage transmissible. Selon la base de données épidémiologiques mondiale GISAID, sur laquelle les professionnels de santé se partagent les séquencages, ses premières apparitions tracées semblent remonter au mois de février. Il est désormais majoritaire en France, concernant 35% des personnes contaminées dans l'Hexagone.

Phénomène difficilement quantifiable... mais pas de quoi s'affoler non plus

Un variant qui gagne du terrain à bas bruit ? Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a bien cette nouvelle souche dans le viseur, le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (XXe arrondissement), lui, a été "alerté par un mail hospitalier sur des cas survenus chez quelques soignants et des patients".

Ni l'application #TousAntiCovid, ni les données gouvernementales de Santé publique France ne semblent tout à fait à jour et la plateforme de suivi a changé depuis le 30 juin. Contacté par France 3 Paris-Île de France, l'infectiologue concède que "le suivi épidémiologique semble à l’arrêt ou tout au moins en retard" depuis le début de l'été. Il se dit "inquiet de naviguer sans indicateurs précis" de santé publique pour suivre l'évolution de la prévalence du virus et de ses mutations en France. Pas de données précises, donc, non plus en Île-de-France. Mais Gilles Pialoux indique qu'à l'hôpital Tenon, "le signal est faible".

L'OMS vient de la classer comme "variant à suivre" - variant of interest (VOI), en anglais - 2ème niveau de vigilance sur 3 pour une nouvelle mutation. L'instance, qui indique dans une note que l'EG.5 

Mais attention, pas de quoi s'affoler non plus, selon le spécialiste parisien, pour qui "un petit signal estival n’est pas une surprise".

"Les grands rassemblements estivaux" (comme les Fêtes de Bayonne fin juillet) un peu partout dans le pays ont favorisé le brassage de la population et la mauvaise météo n'a pas facilité les choses, comme l'indiquait jeudi matin sur France 2 l'urgentiste Gérald Kierzek.

Si l'on ne dispose pas pour l'heure de chiffres précis dans notre région, "la population a une bonne immunité induite par la vaccination et le Covid", tempère le praticien hospitalier.

Des vaccins à venir contre les recombinants d'Omicron

L'infectiologue le dit : ces nouveaux variants d'Omicron, aussi appelés recombinants, "ne montrent pas pour l’heure d’augmentation de la pathogénicité" mais sont "de plus en plus transmissibles" et "échappent aux anticorps monoclonaux utilisés à ce jour". Des biomédicaments utilisés pour soigner les formes graves du Covid. Gilles Pialoux se dit donc inquiet "pour les immunodéprimés, les personnes greffées ou atteintes de maladies rares, les personnes obèses, les plus âgés, les non-vaccinés etc.".

Une proportion de Français ne s'étant pas fait inoculer le vaccin qui s'élevait fin juin dernier à 19.4 % de la population. Une nouvelle campagne de rappel est prévue à partir de l'automne, "peut-être des vaccins combinés à celui de la grippe", anticipe le professeur.

Mais encore faut-il que les Français acceptent à nouveau massivement de tendre le bras face à l'aiguille, alors que la "fatigue vaccinale" gagne du terrain, poussant des Français à se détourner des messages de prévention sanitaire.

Pour l'heure, Gilles Pialoux conseille donc de se faire tester en cas de symptôme ou de cluster estival. "Car testés positifs, on adopte mieux les règles de prévention", indique-t-il.

Porter un masque, se laver les mains régulièrement, limiter ses contacts avec les autres... Autant de "gestes barrières"... et un but : protéger les plus fragiles.

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