Fini le port obligatoire du masque dans les métros, bus, RER, Transiliens ou TGV. Le ministre de la Santé Olivier Véran supprime l'une des dernières mesures en vigueur en France face à l'épidémie de Covid 19. Le corps médical appelle à la prudence.
"A partir de lundi 16 mai, le masque ne sera plus obligatoire dans l'ensemble des transports en commun", a déclaré Olivier Véran à la sortie du conseil des ministres mercredi dernier. Le port du masque ne sera donc plus obligatoire dans les transports en commun franciliens dès ce lundi. Les avions et les taxis sont également concernés.
"La situation épidémique s'améliore, la pandémie n'est pas terminée mais le nombre de nouveaux diagnostics au quotidien diminue et nous considérons qu'ils n'est plus adapté de maintenir cette obligation du port du masque dans les transports en commun, à partir de lundi 16 mai", a-t-il ajouté.
Pour Bernard Gobitz, vice-président la Fnaut-IDF, la Fédération nationale des association des Usagers des Transports, "cette mesure va dans le bons sens. C'est une bonne nouvelle car le masque était une gène importante et était un frein à l'utilisation des transports en commun; les voyageurs préférant prendre leur propre véhicule."
Une mesure bien respectée
L’obligation de porter le masque avait été mise en place le 11 mai 2020 au sortir du premier confinement, il y a 2 ans exactement. Les contrevenants étaient passibles d'une amende de 135 euros. "Cette mesure sanitaire a été dans l'ensemble très bien respectée", ajoute Bernard Gobitz.
Après la fin du masque dans les transports, quelques restrictions seront tout de même maintenues. Un pass "sanitaire" -distinct du pass vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent- restera demandé pour accéder aux établissements de santé, et un isolement d'au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif.
Appel à la prudence du corps médical
Selon Santé France Publique, la circulation du virus s'est ralentie. Cependant l'épidémie n'est pas terminée pour les scientifiques et les indicateurs restent élevés.
Au 5 mai, la région compte plus de 49 000 cas positifs et le taux de positivité est de 14,7 %. Le taux d'incidence tout âge est de 400 cas pour 100 000 habitants, en baisse depuis 4 semaines. Le taux d’incidence le plus élevé est mesuré en Seine-et-Marne (à 458 pour 100 000 hab.), tandis que le plus faible taux de cas détectés se trouve en Seine-Saint-Denis (à 284 pour 100 000 hab., sous-détection probable). Santé Publique France appelle dans son dernier bulletin à la vigilance dans ce contexte de réductions des mesures sanitaires.
Le professeur Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) dénonce cette mesure gouvernementale : "Je ne vois pas quels bénéfices cela apportera alors que tous les indicateurs ne sont pas au vert", estime-t-il, soulignant que "la circulation du virus reste forte". Le professionnel de médecine rappelle que "dans les transports, aux heures de pointes, tout le monde est collé. Le virus va encore plus circuler". "On pense que l’épidémie et que la pandémie sont derrière nous, alors que c’est faux. On donne le bâton pour se faire battre. Je pense qu’il aurait fallu attendre que nous ayons des indicateurs symboliques pour prendre de telles mesures, comme par exemple un solde journalier de moins de 10 000 contaminations par jour en France", poursuit-il.