Covid-19 : à l'université Paris-Dauphine, les doutes des étudiants sur les conditions sanitaires pendant les partiels

Les étudiants en première et deuxième année d'éco-gestion à l'université Paris-Dauphine passent leur session d'examens regroupés par centaines dans d'immenses salles.

Pendant une semaine, deux fois par jour, ils sont 600 étudiants à faire la queue pour entrer et sortir de leur salle d'examen porte de Charenton à Paris. Alors que les cours n'ont pas repris en présentiel dans les universités, la présence de centaine d'étudiants enfermés dans une salle pendant plusieurs heure interroge. D'autant que d'après plusieurs d'entre eux, le dispositif pour lutter contre l'épidémie de la Covid-19 semble être léger au moment de passer leurs partiels.

"Comme tout le monde arrive un peu en avance, on est tous devant avant d'entrer dans la salle. Quand on sort entre les épreuves, on est extrêmement collés. Dans les salles, on a mesuré l'écart entre chaque chaise, il y a 90 cm. C'est vraiment très serré et il n'y a pas une table sur deux qui est inoccupée. C'est un espace complètement fermé qui n'est pas du tout aéré", déplore Juliette (un prénom d'emprunt), une étudiante âgée de 20 ans.

Jusqu'à vendredi, les étudiants en première et deuxième année d'éco-gestion sont convoqués pour passer leur session d'examens à l'issue du premier semestre. Une pratique courante pour les universités et grandes écoles qui font passer les examens à de nombreux étudiants.

Des surcoûts pour le dispositif selon l'université

Du côté de l'université, on se dit "surpris". "En effet, à Dauphine nous prenons extrêmement au sérieux les conditions sanitaires, que ce soit sur nos campus ou sur les centres d'examens que nous louons", explique par courrier, Sébastien Damart, vice-président du Conseil de la Formation et de la Vie Étudiante, qui affirme par ailleurs ne pas avoir été prévenu, à titre personnel comme à d'autres échelons, des préoccupations des étudiants.

Selon lui, le prestataire qui loue le lieu (l'Espace Charenton) a équipé ses salles d'un "système d'aération avec filtre en continu spécial COVID. Celles-ci sont en outre aérées par l'ouverture des portes lors des pauses" et "les distances de sécurité, à savoir le mètre de circonférence entre les candidats, sont contrôlées régulièrement". Des mesures qui ont un coût : 40 000 euros supplémentaires comparé aux tarifs habituels.

Par ailleurs, il assure qu'un dispositif de dépistage "sur la base du volontariat" a été mis en place sur les lieux.

"On refuse cette reprise en petits groupes, de 12-13 personnes, comme c'était le cas avant le second confinement. Mais dans le même temps, on autorise l'organisation d'examens avec près de 600 personnes dans des espaces, même s'il y a le port du masque, où il y a une concentration de personnes assez inédite dans le contexte actuel. C'est surtout cela qui est choquant", observe Colomban Bednarek, vice-président Étudiant Paris-Dauphine.

De rares cas de partiels à distance

Contrairement au premier confinement, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation permet ainsi aux universités et grandes écoles d'organiser des examens en présentiel. Une solution qu'adoptent de nombreux établissements qui redoutent une fraude généralisée de la part de leurs étudiants ainsi que la dévaluation des diplômes décernés.

Pourtant, l'université sait innover. Lors des examens de second semestre de l'année dernière, ceux-ci s'étaient déroulés à distance. "C'était une première et il y avait eu beaucoup de problèmes. Notamment pour les étudiants qui avaient une connexion de faible qualité, et évidemment la question de la triche. Mais globalement, cela avait été une expérience plutôt bonne", détaille Colomban Bednarek.

Ce dernier indique que les épreuves avaient été adaptées : "On s'éloignait de l'examen classique sur table. On a eu à la place des dossiers, de la réflexion, parfois des travaux de groupe et moins de bachotage".

D'autant que l'organisation de telles sessions d'examens peut avoir des conséquences. Des étudiants ayant la Covid-19 ou étant cas contact peuvent se sentir obligés de passer leurs épreuves pour ne pas être pénalisés. Pour lutter contre ce phénomène, l'université Paris-Dauphine a instauré une session de rattrapage. Un choix qui relève de l'université et n'est pas obligatoire précise le ministère de l'Enseignement supérieur.

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