Ce lundi, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Airbus et Air France dans l'affaire du crash du vol Rio-Paris du 1er juin 2009 qui avait coûté la vie à 228 personnes.
Le verdict est tombé pour Airbus et Air France. Les deux entreprises d'aéronautique ont été relaxées par le tribunal correctionnel de Paris. Celui-ci rendait ce lundi sa décision quant à la responsabilité de ces sociétés dans le crash du vol Rio-Paris du 1er juin 2009 qui avait entraîné la mort de 216 passagers et 12 membres d'équipage.
Cette relaxe est conforme aux réquisitions du parquet de Paris en fin de semaine dernière. Il avait estimé que leur culpabilité était "impossible à démontrer."
Le tribunal correctionnel a donc suivi les réquisitions et a mis hors de cause les deux entreprises, jugeant que, si des "fautes" avaient été commises, "aucun lien de causalité certain" avec l'accident n'avait "pu être démontré".
Pour le tribunal, Airbus a commis "quatre imprudences ou négligences", notamment ne pas avoir fait remplacer les modèles des sondes Pitot dites "AA", qui semblait geler plus souvent, sur la flotte A330-A340, et le fait d'avoir fait preuve de "rétention d'information" par rapport aux compagnies.
Air France a commis deux "imprudences fautives", liées aux modalités de diffusion d'une note d'information adressée à ses pilotes sur la panne des sondes.
Néanmoins, selon le tribunal, sur le plan pénal, "un lien de causalité probable n'est pas suffisant pour caractériser un délit."
À l'annonce de la relaxe, certaines parties civiles se sont levées comme stupéfaites, avant de se rasseoir, alors que la présidente continuait sa lecture dans un lourd silence.
Les proches des victimes "écœurés"
Suite au verdict, les proches des victimes ont fait part de leur vive émotion. "Nous attendions un jugement impartial, ça n'a pas été le cas. Nous sommes écœurés", a réagi Danièle Lamy, présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447. "Il ne reste de ces 14 années d'attente que désespérance, consternation et colère."
"On nous dit responsable mais pas coupable. C’est vrai que nous, on attendait le mot coupable", avons déclaré pour sa part Me Alain Jakubowicz, un de leurs avocats.
Les compagnies aériennes expriment leur "compassion"
De son côté, Air France a réagi par voie de communiqué. "La compagnie gardera toujours en mémoire le souvenir des victimes de ce terrible accident et exprime sa plus profonde compassion à l'ensemble de leurs proches", lit-on de la part de l'entreprise.
Elle affirme qu'elle "prend acte" de la décision du tribunal. Enfin, Airbus a estimé que cette décision était "cohérente" avec le non-lieu prononcé à la fin de l'instruction en 2019. Le groupe "exprime" lui aussi sa "compassion" aux proches des victimes, et "réaffirme son engagement total en matière de sécurité aérienne".
228 morts suite au crash
Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro et Paris s'est abîmé en pleine nuit dans l'Atlantique, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de 228 personnes.
Dans l'A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités, dont 72 Français et 58 Brésiliens. Il s'agit de l'accident le plus meurtrier de l'histoire des compagnies aériennes françaises.
Les premiers débris, ainsi que des corps, ont été retrouvés dans les jours suivants. Mais l'épave n'a été localisée que deux ans plus tard après de longues recherches, entre des hauts-reliefs sous-marins, à 3.900 mètres de profondeur.
Avec AFP