Crèches : "La couche est pleine" : des centaines de professionnels de la petite enfance manifestent à Paris

Quelques centaines de professionnels de la petite enfance ont manifesté à Paris, ce mardi 6 juin. Les manifestants demandent plus de moyens pour encadrer les enfants dont ils assurent la surveillance.

"La couche est pleine", dénoncent les manifestants. Ils demandent une révision des normes d'accueil dans les crèches, une semaine après des annonces du gouvernement qui ont laissé le secteur sceptique.

À l'appel du collectif "Pas de bébé à la consigne", les professionnels de la petite enfance - en très grande majorité des femmes - se sont rassemblés devant le ministère des Solidarités avec des pancartes proclamant "nous voulons des crèches, pas des usines", ou "de l'accueil, pas de la garderie pour nos petits".

Le groupe de manifestantes demande notamment l'inscription dans la loi d'une norme plus stricte d'encadrement dans les crèches, avec un adulte pour cinq enfants au total (au lieu aujourd'hui, d'un pour cinq bébés qui ne marchent pas et un pour huit qui marchent).

Des personnels plus qualifiés et moins d'objectifs chiffrés

Les manifestants souhaitent également des règles plus exigeantes concernant la qualification des professionnels au contact des enfants, et une refonte des modes de financement des établissements, actuellement calculés par heure et par place, ce qui conduit "à une logique de remplissage", voire à du "surbooking". La Première ministre Elisabeth Borne a présenté la semaine dernière un plan pour la petite enfance qui prévoit notamment de créer 200 000 places en crèches d'ici 2030, et ce malgré la pénurie criante de personnels dans ce secteur. 

Pour les membres du collectif, ces annonces "surprenantes" ont constitué une "grosse déception", a expliqué Emilie Philippe, l'une des porte-parole du mouvement. "Ça semble assez irréaliste, d'autant qu'en parallèle il n'y a aucun objectif chiffré de formation de professionnelle", a-t-elle relevé. En avril, un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) avait souligné que la "qualité de l'accueil" n'était pas toujours au rendez-vous dans certaines crèches, et que les bambins pouvaient même y être exposés à des risques de négligences.

Après ce rapport, "on attendait des annonces sur le taux d'encadrement ou le ratio de professionnels diplômés, mais ça n'a pas été le cas", a commenté Mme Philippe. Pour les professionnelles en colère, "la priorité n'est pas la création de places, mais l'accueil qu'on propose aux enfants", a-t-elle insisté.

Avec AFP

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité