Auditionnés au cours d'un conseil d'administration exceptionnel d'Île-de-France mobilité, Jean Castex, le président de la RATP et Christophe Fanichet, président de SNCF voyageurs ont dévoilé leur feuille de route pour répondre à la crise des transports collectifs.

Les dirigeants de la RATP, de la SNCF, Transdev et Keolis été convoqués à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par Valérie Pécresse. La présidente de région (Les Républicains) et dirigeante d'Île-de-France Mobilités a auditionné les responsables d'entreprises de transport, ce 13 janvier, sommés de répondre à la crise des transports franciliens.

Valérie Pécresse leur a demandé le rétablissement à 100% de l'offre de transport, d'ici mars prochain alors que les entreprises font face à des problèmes de recrutements et de mouvements sociaux pour de meilleurs salaires. 

Quelle est la situation actuelle dans les réseaux de transport en Île-de-France ?

"La fréquentation des réseaux atteint aujourd'hui 90% du niveau de 2019. À la rentrée de septembre elle était de 85%. Les premiers chiffres de janvier montrent que le retour à une bonne qualité de service est enclenché", commence Valérie Pécresse.

La présidente de région et de IDF Mobilité rappelle néanmoins un certain nombre de réclamations au cours de ces derniers mois. "Une forte dégradation s'est fait ressentir au dernier trimestre, surtout côté RATP. 1/4 de l'offre de bus et 10 à 20% de l'offre métro n'ont pas été réalisés", rappelle la dirigeante francilienne. La situation est délicate côté métro, en particulier sur la ligne 12, au niveau d'urgence "écarlate", selon la responsable d'Île-de-France mobilités. "Six autres lignes présentent un niveau de service satisfaisant (vert), quand cinq sont en orange et trois dans le rouge", rappelle-t-elle. 

Côté RER, les lignes A et E se portent plutôt bien, quand les B et D sont classées "rouge" d'après IDF mobilités. Situation intermédiaire pour la ligne C, en catégorie "orange". Six lignes de trains Transilien sont dans le "vert". Dans le détail, "les lignes J, L et N fonctionnent bien, mais ont été perturbées par des mouvements sociaux, la P, nouvellement électrifiée, reste fragile, la ligne R remplit les objectifs, mais reste fragilisée par des travaux". 

En surface, les bus circulent globalement à "99% hors réseau parisien", poursuit Valérie Pécresse. Ombres au tableau selon elle : "25% d'offre en moins à Paris, -5 à 10% en grande couronne". En janvier, l'offre était déficitaire de "17%" à la RATP. Même chose dans des nouveaux marchés conclus par la filiale privée de la RATP (RATP CAP IDF) à Saclay, qui recense quant à elle 8% d'offre bus en moins. "Les autres réseaux sont eux à 8% d'offre de bus en moins", termine Valérie Pécresse. 

Quelles décisions annoncées au cours de ce conseil exceptionnel ?

Les différents responsables des transports en Île-de-France ont été écoutés à tour de rôle. Premier interrogé : le nouveau président et directeur général de la RATP. Jean Castex a reconnu ces déficiences, et dit présenter "au million d’usagers de son réseau des regrets et des excuses". Il a annoncé un plan d'amélioration qui repose sur trois axes et tout d'abord une campagne de recrutement massive.

"Un peu plus de 1.000 personnes ont démissionné en 2022, contre 400 avant le Covid", indique Jean Castex. Le PDG de la régie veut en outre résoudre les problèmes de maintenance sur le matériel roulant du métro, mais aussi agir sur les causes externes. Il s'agit par exemple des accidents de voyageurs, ou des colis abandonnés "multipliés par quatre depuis l'avant-Covid".

Le nouveau PDG de la RATP prévoit une "attention particulière à la maintenance pour le réseau ferré". Il compte aussi "réviser la grille des bas salaires, accentuer les recrutements et recréer des centres de formation internes à la régie". La société compte recruter "4.500 personnes dont 2.500 conducteurs de bus et 400 conducteurs de métro, le double comparé à 2022". 

En ce qui concerne la SNCF, elle aussi critiquée, son représentant a lui aussi reconnu l'existence de problèmes de longue durée. C'est le cas particulièrement pour les lignes B et D du RER, pour lesquelles Christophe Fanichet, président de SNCF voyageurs, concède que l'entreprise "n'y est pas". 

Mathieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau a rappelé que le réseau ferré est le plus fréquenté d'Europe, où "30% des postes d'aiguillage ont été construits avant 1950". L'année 2023 s'annonce donc comme une année de galère pour nombre d'usagers franciliens qui seront soumis à des interruptions de lignes pour effectuer des travaux.

La SNCF évoque également le recrutement de "200 conducteurs en 2022" et "400 prévus pour 2023". Il rappelle en outre que le taux de ponctualité sur l'ensemble de ses lignes en Île-de-France atteint tout de même "une moyenne de 91%". 

Qu'en est-il de la question des pénalités payées par les transporteurs ?

Côté pénalités en revanche, pas d'annonce spécifique des instances de la région. Ces pénalités sont prévues dans un contrat passé entre les transporteurs et IDF mobilités en cas de dégradation dans la durée du service de transports.

IDF Mobilités étudie toutefois la possibilité de reverser ces sommes "directement aux usagers". La responsable du syndicat des transports en Île-de-France parle de "5 à 10 euros reversés par usager, après réclamation sur un site internet dédié". 

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