Dans le 20e arrondissement, l'opposition contre une nouvelle salle de shoot s'organise

Près de 400 personnes ont manifesté devant la mairie du 20e arrondissement de Paris ce samedi 11 septembre contre le projet d'installation d'une salle de consommation à moindres risques.

Depuis l'annonce d'un projet d'installation d'une salle de shoot ou salles de consommation à moindres risques (SCMR) dans le 20e arrondissement, certains riverains du quartier de Pelleport ne décolèrent pas.

"Quand il y a des salles de ce type, de consommation ou de soin, on sait que les dealers arrivent. On a contacté la police de l'arrondissement, ils ne sont pas au courant du projet. Ils ne sont pas associés et ne savent pas. Mais ils nous disent qu'ils n'ont pas les effectifs pour gérer ce type de problèmes. On a aussi contacté les psychiatres de l'hôpital Tenon. Ils nous disent qu'ils n'ont pas non plus été contactés et qu'ils ne pourront pas correctement accompagner les toxicomanes car ils n'ont pas les moyens actuels de le faire", affirme Leïla Sekkaki du Collectif Paris 20.

4 sites proposés à Paris

Pour résoudre la difficile problématique de la consommation de crack à Paris, et de toutes les nuisances que cela entraîne pour les riverains, la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, a proposé 4 nouveaux sites d'accueil des consommateurs dont un à Pelleport dont "l'adresse a fuité", a reconnu Emmanuel Grégoire, premier adjoint de l'édile.

Dans un courrier envoyé le 30 août au Premier ministre, Jean Castex, Mme Hidalgo propose notamment "un site adapté pour des accueils jour/nuit et une activité de soin" dans le 20e arrondissement, "opérationnel avant la fin de l'année", deux sites dans le quartier des Grands Boulevards, "dont un opérationnel avant la fin de l'année", et un site pour les femmes toxicomanes dans le 19e arrondissement.

"Nous ne demandons pas que ce soient des salles de consommation à moindres risques (SCMR) au plan juridique, nous demandons d'abord que ce soient des lieux de prise en charge transversale", a détaillé M. Grégoire à propos de ces sites.

Crèches, écoles et Ehpad autour du lieu

Dans un communiqué, le Collectif Paris 20 affirme ne pas remettre "en cause la légitimité de ce lieu afin de désengorger le quartier de Stalingrad de ses problèmes de drogues" mais s'alarme de l'adresse choisie, le 172 rue Pelleport, car "le futur centre se trouvera au milieu d’un périmètre très dense" ou se trouveront "dans un rayon de 50m : 3 crèches, 5 écoles, 2 EHPAD, 1 centre d’animation pour enfants".

"Pour l'instant, il n'est pas question de lieu d'inhalation" dans cette école maternelle vacante entourée d'écoles et de crèches, a assuré Emmanuel Grégoire. "Il y a beaucoup de structures qui existent déjà à Paris et prennent en charge des usagers de drogue. Dans l'immense majorité d'entre elles, les riverains ne le savent même pas parce que cela se passe très bien", estime l'adjoint, rappelant le projet de la maire de créer des "petites structures hyper-qualitatives dans lesquelles les riverains auront toutes garanties pour limiter les nuisances de proximité".

Actuellement, il n'existe qu'une salle de ce type dans la capitale et une autre à Strasbourg. Elle est située dans le quartier de la Gare du Nord. En mai dernier, une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait jugé positives les conséquences de ces dispositifs et appelé à les étendre au niveau national.

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