La Grande Roue de la place de la Concorde a effectué, vendredi soir 18 mai, son dernier tour avant de quitter définitivement son emplacement, au pied des Champs-Elysées
Le manège attirait entre 300.000 et 400.000 visiteurs par an. Il est toujours au coeur d'une bataille judiciaire entre Ville de Paris et l'exploitant, Marcel Campion, qui attend désormais le résultat d'un ultime recours. Le Conseil d'Etat doit se prononcer avant le 8 juillet.
L'attraction était installée de manière saisonnière place de la Concorde depuis l'hiver 1993 -avec un nouveau modèle en 2009- et avait été un des phares des festivités du passage à l'an 2000.
Mais le manège et son exubérant propriétaire s'était attiré au fil des ans de multiples critiques des élus parisiens, de la majorité comme de l'opposition. Tout en reconnaissant qu'elle était une animation populaire appréciée, ils pourfendaient tant le lieu de son installation que la personnalité controversée de son propriétaire.
Pour les uns, elle obstruait la perspective de l'axe royal, entre Carrousel du Louvre et Arc de Triomphe, pour les autres elle prenait la place des piétons ou constituait un "Luna park" au coeur de la capitale.
Un rapport très critique en décembre 2017 de la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France a aussi pointé "irrégularités et nombreuses faiblesses" dans la gestion par la Ville du marché de la Grande roue, comme du marché de Noël également créé en 2008 par M. Campion et lui aussi annulé par la Ville. Une enquête judiciaire est en cours.
De polémiques en accusations, le dossier s'envenimé et les rapports se sont tendus entre Marcel Campion et la Mairie de Paris. Au point que le Conseil de Paris a voté à l'unanimité le 22 novembre 2017 le non-renouvellement de la convention d'occupation du domaine public pour l'attraction, expirant le 5 juillet 2018, que le forain a donc contesté en justice.
La mairie de Paris "nous a fichus dehors comme des malpropres et ça fait mal au coeur", a affirmé Marcel Campion à l'AFP, vendredi soir, pour la dernière soirée, avant de rejoindre sous une tente des dizaines de "copains" dont la chanteuse Régine, pour un "pot de départ". Des danseuses brésiliennes, un orchestre manouche faisaient l'animation au pied de la Grande Roue.
Laura Smet, avait auparavant remis un chèque de 90.000 euros au nom des forains à l'Institut Rafaël contre le cancer.
La soirée devait se terminer par un "embrasement de la roue, puis les camions arrivent demain et on démonte", a ajouté le roi des forains, "sans pincement au coeur. J'ai confiance en la justice de mon pays".
Quand la Grande roue dit AUREVOIR aux parisiens , ça donne ça ... Instants magic , OFFERT par #MarcelCampion #granderouedeparis #Paris #placedelaconcorde #GrandeRoue .... Que la fête continue pic.twitter.com/mR9zi9cPIn
— Gwend (@Gwend17332431) 19 mai 2018