Des capteurs électroniques pour mesurer les pollens en temps réel, une première en Île-de-France

Alors que la région est actuellement en alerte rouge, la Région Île-de-France a décidé d'installer une nouvelle génération de capteurs pour mesurer la quantité de pollens en temps réel. Un moyen de mieux prévenir les allergies.

Après les rhumes hivernaux. Voici les rhumes des foins ! Quand le printemps rime avec éternuements, rhinites et démangeaisons... En France, environ 25% de la population serait allergique aux pollens : 20% d'enfants et 30% d'adultes. Un chiffre en constante augmentation depuis deux décennies.

Dans le cadre de son plan intitulé "Nouvel Air" (2023-2028), la région Île-de-France installe dix nouveaux capteurs électroniques pour un coût individuel d'environ 10 000 euros. Cinq seront installés en 2023, et les cinq autres l'année suivante. Ils viennent s'ajouter ainsi, aux quatre capteurs de pollens déjà existants à Antony, Paris, Gonesse et Saclay.

Dix nouveaux capteurs en Île-de-France

Une première comme l'explique Olivier Blond, conseiller régional, délégué spécial à la santé environnementale et à la lutte contre la pollution de l'air à la région Île-de-France : "Actuellement, nous avons des capteurs qui fonctionnent comme du papier tue-mouches. Chaque semaine, un prélèvement sur ces capteurs est réalisé, puis analysé. Les scientifiques doivent alors compter le nombre de pollens qui se sont accumulés en une semaine. Il se passe donc plusieurs jours avant d'obtenir les résultats."

L'installation de ces capteurs automatiques va donc permettre d'obtenir des mesures au jour le jour, et d'annoncer plus rapidement le début de la saison pollinique. Une nouvelle technologie aux conséquences vertueuses. "L'enjeu est le temps. Car plus le traitement antihistaminique est pris rapidement, et moins les symptômes allergiques ont de chances de s'aggraver", ajoute Olivier Blond.

Le premier de ces capteurs nouvelle génération est déjà en place sur le toit du conseil régional d'Île-de-France, situé à Saint-Ouen. L'emplacement des autres capteurs reste quant à eux à définir.

Plus il y a de CO2 dans l'air, plus il y a de pollens

Ce nouveau système de surveillance intervient alors que les scientifiques observent une intensité et un allongement de la durée des symptômes allergiques. Une conséquence directe du réchauffement climatique. "Avec l'augmentation des températures, les arbres fleurissent plus tôt, ce qui a pour conséquence d'allonger la saison pollinique", explique Samuel Monnier, ingénieur au Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), un organisme également en charge de ces nouveaux capteurs.

"L'augmentation du taux du CO2 dans l'air a également une incidence. Plus le CO2 augmente dans l'air, plus les plantes s'accroissent et plus les quantités de pollen sont importantes. Nous observons ainsi une augmentation de 20% des quantités de pollens dans l'air depuis 30 ans", ajoute Samuel Monnier.

De nouveaux outils pour un enjeu de santé publique

Les données collectées par ce réseau de nouveaux capteurs seront consultables en libre accès via les services numériques de la région, les allergies liées aux pollens relevant aujourd'hui d'un enjeu de santé publique.

"D'ici 2050 près de 50% de la population française pourrait être allergique au pollen", confie Julia Maguéro, qui travaille au sein de l'association des Pollinariums Sentinelles de France. Une association qui travaille avec les collectivités territoriales afin d'installer, au cœur des villes, des pollinariums, c’est-à-dire des espaces dédiés à la détection des pollens. Ces jardins sont entretenus par des jardiniers municipaux et des botanistes, qui ont pour mission quotidienne de détecter l'évolution des pollens dans cet espace où sont rassemblées des espèces allergisantes présentes localement. Les données sont ensuite partagées avec des allergologues et des médecins de la région, qui établissent une correspondance avec les symptômes de leurs patients. "Notre objectif est de sensibiliser à ce que l'aménagement des espaces publics soit cohérent avec les espèces allergènes."

En région parisienne, seule la capitale est pour l'instant dotée d'un tel espace. Mais cet outil de prévention tend à se généraliser et sert en complément des capteurs automatiques. Pour Julia Maguéro, l'enjeu est d'autant plus fort que les saisons polliniques pourraient désormais s'étendre de janvier à octobre, accompagnées d'un effet boule de neige en matière de santé. "Les gênes occasionnées par les allergies dues au pollen sont de plus en plus invalidantes. Nous constations notamment une augmentation de l'asthme respiratoire. Ajoutez à cela la pollution, qui fragilise notre appareil respiratoire."

 

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