Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi à la mi-journée place de la République à Paris pour rendre hommage aux trois Kurdes tués et aux trois autres personnes blessées par les tirs d'un homme de 69 ans. Des heurts ont eu lieu en marge de la manifestation.
Dans la foule, de nombreux manifestants agitaient des drapeaux du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ou à l'effigie de trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 à Paris.
Une minute de silence a été observée, en musique, à la mémoire des victimes et de "tous les Kurdes morts pour la liberté".
Plusieurs manifestants présents samedi ont dénoncé une "injustice" et un acte "terroriste" et "politique".
Alors que le début du rassemblement s'est passé dans le calme, le climat s'est ensuite tendu et certains manifestants s'en sont pris aux forces de l'ordre. Elles ont répliqué par le jet de gaz lacrymogène.
Une partie des manifestants a tenté de retenir et d'empêcher les violences. Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées.
"Ce sont des assassinats politiques"
Un peu plus tôt dans la matinée, des représentants de la communauté kurde avaient été reçus par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
"Nul doute pour nous que ce sont des assassinats politiques. Le fait que nos associations soient prises pour cible relève d'un caractère terroriste et politique", a affirmé à l'issue de la rencontre Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDKF).
Il par ailleurs regretté un "manque sur le plan sécuritaire" sur les lieux des tirs, dont la sécurité est "sous la responsabilité des autorités françaises".
Le suspect, dont la garde à vue a été prolongée samedi, est soupçonné d'avoir ouvert le feu vendredi rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement, tuant trois personnes et en blessant trois autres au niveau d'un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant animé et prisé de la communauté kurde.
Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie.
Source : AFP