Entre 1 500 et 2 000 personnes se sont rassemblées place Denfert-Rochereau ce samedi. Ils entendaient protester contre une éventuelle dissolution de ce mouvement d'extrême droite.
"La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. À aucun moment, ils n'ont violé la loi. C'est de la gesticulation politique", a déclaré à Patrick Hays, vice-président de l'Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement.
Selon la Préfecture de police, 1 500 personnes ont participé à la manifestation. 2 000 selon Patrick Hays. Autour de lui, des manifestants scandaient "On est chez nous !", d'autres brandissaient des pancartes "Dissous car identitaire", alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan "Make America Great Again", semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux États-Unis.
A la tribune, dans leurs discours, les orateurs ont "remercié" entre autres le polémiste Éric "Zemmour de défendre nos idées", ainsi que l'ex-députée FN, Marion Maréchal, pour son soutien.
"Si Génération Identitaire est dissous, demain n'importe quel mouvement d'opposition pourra être dissous au bon vouloir du pouvoir. C'est extrêmement problématique, ça s'appelle la tyrannie", a souligné Florian Philippot (les Patriotes), et ex-membre du RN.
Le RN, qui n'était pas officiellement représenté à la manifestation, avait dénoncé le 14 février, une décision "politique" et "une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales".
Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2 800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus.
Contre-manifestation de militants antifascistes
A la même heure, à moins d'un kilomètre de là, dans le quartier de Montparnasse, une centaine de manifestants étaient rassemblés à l'appel de l'Union syndicale Solidaires Paris notamment, avec pour mot d'ordre la "riposte antifasciste sociale". Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture de police au motif que le rassemblement a été déclaré "hors délai".
Vers 14h30, la police a demandé aux manifestants de quitter la place, juste après que Jérôme Rodrigues, figure des Gilets jaunes a été interpellé, selon une photographe de l'AFP. Placé en garde à vue "du chef de rébellion", il a été libéré mais "les investigations se poursuivent", a précisé le parquet.
Une fois leur manifestation dispersée, des militants "antifa" ont alors tenté de rejoindre le rassemblement de Génération Identitaire, provoquant sur place un bref moment de tension. Au total, 26 personnes (pro ou anti Génération identitaire) ont été interpellées.
Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui s'est dit "scandalisé" par une opération anti-migrants du groupuscule d'extrême droite dans les Pyrénées. Le 13 février, ce dernier a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l'organisation pour faire valoir ses arguments.