De nombreux motards ont répondu présent à l'appel de la Fédération des motards en colère (FFMC) et ont circulé sur le périphérique parisien pour la légalisation de la circulation inter-files, interdite depuis le 1er février.
Image rare que de voir certaines portions du périphérique parisien bloquées par des milliers de motards ce samedi. Ils ont répondu à l'appel de la Fédération des motards en colère (FFMC) qui avait organisé ce rassemblement pour protester contre la fin de l'expérimentation qui permettait la circulation en inter-files.
Démarrée en 2016, elle permet aux deux-roues motorisés de circuler entre les deux voies les plus à gauche sur certaines routes (les autoroutes notamment) lorsque le trafic est dense. Or, elle a pris fin le 1er février dernier et autorise les forces de l'ordre à verbaliser ce comportement routier, ce qui déplaît fortement à nombre d'usagers de deux-roues motorisés.
"Les motards ne vont pas s’arrêter de rouler entre les files du jour au lendemain. Il y a toujours eu une sorte de tolérance pour la pratique de la circulation inter-files, même avant l'expérimentation. Une moto, ça ne reste pas derrière une voiture", expliquait Jean-Marc Bellotti, président de la FFMC en janvier dernier.
"Pas de résultats tranchés"
L'étude, menée par le Cerema, est sujette à interprétation. Dans son rapport d'évaluation, l'institut explique que "que l’expérimentation a globalement eu des effets positifs concernant les comportements".
Concernant le nombre d'accidents, ils sont "de l’ordre de 1 650 accidents légers, 161 accidents graves et 16 accidents mortels. Pour les 16 accidents mortels de 2RM (deux-roues motorisés, ndlr), aucun ne respectait les règles de l’expérimentation CIF (Circulation inter-file, ndlr) : vitesse ou positionnement – le plus souvent la vitesse était très supérieure à la limitation à 50 km/h". Par ailleurs, ils "concernent principalement une vitesse excessive ou inadaptée pour les conducteurs de 2RM combiné avec un changement de file inopiné ou sans respect des règles du code de la route par les usagers non 2RM".
Le Cerema conclu ainsi que l'expérimentation "n’apporte pas de résultats tranchés".
Une pratique intégrée par les usagers ?
Désormais, les contrevenants s'exposent à une amende de 135 euros. Pourtant, selon la FFMC, la circulation inter-file a été intégrée par les usagers de la route.
"Le meilleur exemple d’un partage de la route bien compris par tous est sans doute le périphérique parisien : rocade la plus empruntée d’Europe avec 1.2 millions d’usagers par jour, le 'périph' est pourtant une zone peu accidentogène selon les services même de la sécurité routière !", affirme la FFMC dans un communiqué et se prononce pour la légalisation de la pratique.
"Nous avons été en réunion avec la déléguée à la Sécurité routière, Marie Gautier-Melleray. L’expérimentation devrait se remettre en place dans davantage de départements, y compris ceux concernés jusqu’à maintenant", poursuit Jean-Marc Bellotti. Il estime à 90% de chance que l'expérimentation soit reconduite.